Le Royaume-Uni choisit la voie d'un Brexit «dur»

(VOVworld) - Plus question d’entretenir le flou: la rupture entre le Royaume-Uni et l’Union européenne sera “claire et nette”. Dans un long discours prononcé mardi 17 janvier, la Première ministre britannique, Theresa May, a lancé l’offensive d’un “Brexit “ qu’elle veut “dur”.

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La Première ministre britannique, Theresa May. Photo: AFP

C’était censé être son discours le plus important depuis son entrée en fonction. À ceux qui laissaient entendre que son gouvernement n’avait pas de plan pour la sortie de l’Union européenne, Theresa May a rétorqué que dans son esprit, les choses étaient claires. La locataire du 10 Downing Street a confirmé sa volonté de s'acheminer vers un “Brexit dur” en évoquant 12 points précis sur l'économie, la juridiction et les politiques intérieure et internationale.

Un Brexit dur

Avec un “Brexit dur”, la Grande-Bretagne va sortir non seulement du marché unique (qui permet aux biens de circuler librement) mais aussi de l’union douanière (qui fixe un tarif extérieur commun) pour pouvoir signer seule des accords douaniers. Ses relations commerciales avec l’UE comme avec le reste du monde seront donc soumises aux règles de base de l’Organisation mondiale du Commerce. A noter que cette sortie implique aussi un retrait de la Cour de justice de l’UE dans le but de reprendre le contrôle de l’immigration.

Dans son discours de mardi, Mme May a prôné “un nouveau partenariat équitable (…) pas un statut de membre partiel ou associé de l’UE, qui nous laisserait à moitié dedans ou à moitié dehors.”. La Première ministre a toutefois plaidé pour un accord de libre-échange « global, audacieux et ambitieux » avec Bruxelles qui devrait lui permettre d’avoir accès au marché de toutes les économies membres avec un droit de douane à taux réduit ou nul. Elle a même durci le ton en déclarant que “pas d’accord serait préférable à un mauvais accord” et en prévenant ceux qui veulent “punir” le Royaume-Uni. Ceux-ci commettraient un « acte d’autodestruction calamiteux », a-t-elle menacé sans oublier de faire savoir que la Grande-Bretagne restait disposée à signer des accords commerciaux avec tous les pays du monde.

Sortie du marché unique, mise en place d'un accord douanier, reprise du contrôle sur l'immigration, retrait de la Cour européenne de Justice, maintien de la coopération dans la lutte contre le terrorisme ou encore contributions “raisonnables” au budget de l’UE… Theresa May a énoncé 12 priorités qui devraient faire l’objet de discussions sans doute âpres entre son pays et l’UE.

Nous quittons l'Union européenne, pas l'Europe

Mais la dirigeante conservatrice s'est surtout employée à présenter le Brexit sous un jour positif, comme un vote ouvert et tourné vers l'avenir, plutôt que comme un repli identitaire et sur le passé. “Nous quittons l'Union européenne, pas l'Europe”, a-t-elle déclaré, ajoutant que le Royaume-Uni voulait être son “meilleur ami et voisin”.

Au Royaume-Uni comme dans le reste de l'Union européenne, le discours de Theresa May sur le Brexit a fait réagir. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, se félicite d'un discours “plus réaliste” assurant que l'UE à 27 était “unie et prête à négocier” dès que l'article 50 du traité de Lisbonne aura été invoqué. De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a estimé que le discours de son homologue britannique avait apporté plus de clarté sur le Brexit, assurant par ailleurs que les 27 Etats resteraient unis.

En choisissant de prononcer son discours à Lancaster House, à Londres, c’est-à-dire à l’endroit précis où Margaret Thatcher avait prôné, dans son discours en 1988, la mise en place d’un marché unique européen, Theresa May a voulu signifier qu’une page se tournait. Le parlement britannique devra donner son aval, mais une fois entamées, les négociations devraient permettre à la Grande-Bretagne de retrouver son “splendide isolement”. Pour le meilleur ou pour le pire…     


 

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