(VOVworld) - Fenêtre des jeunes nous emmène cette semaine à la découverte d’Eco Band, un groupe de musique créé par deux architectes et une violoniste, tous de la génération Y. Humm… Deux architectes et une violoniste... Un mélange étonnant et détonnant.
Photos: Facebook ECO BAND
20h30, Typograf, un lieu de rendez-vous familier aux jeunes amateurs de musique de Hanoi. Soudain, l’obscurité se fait dans la salle. Seule l’estrade est éclairée, et sur cette estrade, une violoniste, un guitariste et un cajoniste. Un cajoniste ? Mais qu’est-ce que c’est ? Eh bien c’est quelqu’un qui joue du cajon (prononcez «karon»), le cajon étant une percussion d’origine péruvienne consistant, pour faire simple, en une caisse de résonnance dotée d’un timbre. Mais retour à Typograf où les premières notes résonnent.
Ce n’est pas un morceau classique, mais un tube qui fait fureur auprès des jeunes. Du reste, les tubes, c’est la spécialité du trio, qui les enchaîne, mais en les métamorphosant complètement. Ce trio, c’est Eco Band, c’est à dire la réunion improbable de deux architectes Nguyen Tung Lam et Luu Hai Anh et d’une certaine jeune violoniste Vu Thu Huyen issue de l’Académie nationale de la musique, mais qui ont en commun la passion de la musique et l’envie d’en faire le fil rouge de leur existence. Nguyen Tung Lam, le guitariste du groupe :
«Avant de créer Eco Band, chacun d’entre nous avait déjà joué dans différents groupes. Alors bien sûr il y a Huyen qui est violoniste professionnelle, et puis Hai Anh et moi, qui n’avons pas reçu de formation musicale académique puisque nous sommes architectes tous les deux. Pour ce qui est du nom, on a d’abord pensé à qualque chose en lien avec la musique, et puis petit à petit, c’est l’idée de la pûreté et de la fraîcheur qui s’est imposée. Dans ‘Eco’, il y a quelque chose qui est en lien avec l’environnement, la vie... Et puis si vous prononcez ‘Eco’ en verlan, ça fait ‘OK’ ! »
Eco Band est l’invité régulier des festivals de musique en plein air. A son palmarès déjà bien fourni, on trouve «Mémoire de Hanoi», à la citadelle de Thang Long, des animations artistique hebdomadaires du vieux quartier, un concert exceptionnel à l’occasion du Nouvel An... Mais ce qui distingue le trio, ce qui fait sa marque de fabrique, c’est une manière bien à lui de revisiter les airs les plus connus et leur apportant une touche personnelle et inédite.
«Les autres grands groupes ont des musiciens qui les aident dans la composition ou l’arrangement des pièces... Nous, en tant que semi-professionnels, ce qui nous intéresse avant tout, c’est de mettre en avant les talents individuels de chacun. Prenez Tung Lam, par exemple, le guitariste. Lui, son truc, c’est le rythme : il crée des choses incroyables sur le plan rythmique ! Pour ce qui est des arrangements, on fait ça ensemble, pendant les répétitions. Chacun a son propre style, mais ce qui compte au fond, c’est de savoir s’écouter et de trouver une vraie syntonie.»
Polyvalent autant que créatif, Eco Band n’hésite pas à donner dans le mélange des genres. Et ça lui réussit plutôt bien, à en juger par sa dernière tentative : une superposition pour le mois osée d’une chanson vietnamienne, «Ngay xuan long phung sum vay» - « Le dragon et le phénix se rassemblent au printemps » - et du célébrissime Canon de Pachelbel, qui a été largement plébiscitée par le public.
«Quand on pense du violon, on pense souvent à la musique classique, au côté un peu BCBG que ça peut avoir. Mais nous, on veut justement faire exploser tous ces clichés-là, et aller à la rencontre du public en reprenant des chansons qu’il connait bien.»
Amateurs... Professionnels... Les membres d’Eco Band se moquent bien des frontières et des catégories pré-établies. Mieux, ils en jouent pour créer un univers étrange et séduisant, bien à eux. Souhaitons-leur bonne chance car ils ont du talent, beaucoup de talent même ! Et finissons ce reportage en musique, avec Eco Band, bien sûr, dans une reprise de «Dong xanh» - « Prairie verdoyante » de Vy Oanh.