Django aventure : de Paris à Ho Chi Minh-ville

(VOVworld) - En 1956, deux militaires français regagnaient l’Hexagone depuis le Vietnam à bord de leurs Peugeot S57. Soixante ans après, le 29 août, à midi, sur les Champs Elysées, Ambroise Prince et Samuel Félice, deux Français de vingt ans, montaient sur leurs Djangos pour récréer l’histoire, mais dans le sens inverse. Il leur aura fallu trois mois pour parvenir à Ho Chi Minh-ville, leur première destination, puis à Hanoi, où ils ont raconté leur aventure inédite à VOV5.


Ambroise Prince : Sam et moi nous nous sommes rencontrés dans l’audiovisuel. On a des passions en commun, notamment le voyage et le road-trip… et on voulait faire un grand road trip en deux roues. En fait, on cherchait des idées sur internet, et on a trouvé cette histoire sur Peugeot où il y a soixante ans deux militaires français sont revenus de Saigon avec des scooters Peugeot et tout de suite on a commencé à se dire « si on contactait Peugeot pour faire un peu une histoire pareille ou inverse ».

Samuel Félice : Ce qui est marrant, c’est l’après, en fait, quand on a un peu un projet plus réel, on est allé à Peugeot sccooter, au siège social qui se trouve aux Champs Elysées à Paris. Et on n’avait pas de rendez-vous, on n’avait absolument rien et on est arrivé comme ça à l’accueil. Après un moment c’est Stefano Grasselli qui est descendu, c’est le directeur de la stratégie de la marque (Peugeot), et on lui a proposé notre projet de recréer l’histoire mais en sens inverse. Il nous a regardé, peut-êtredix secondes, ça dure une éternité. «Mais vous êtes complètement fous, vous êtes complètement fous mais allez, je vous suis.» Ça s’est déclenché comme ça.

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Ambroise Prince (gauche) et Samuel Félice (droite)
Photo:
 http://www.django-adventure.com/

VOV5 : Parlez-nous un peu de vos scooters ?

Ambroise Prince  : On a des Djangos. C’est des scooters un peu rétro, avec des petites conotations d’aujourd’hui, donc c’est un scooter néo-rétro d’ailleurs. Il a un peu le même style que le S 57 il y a 60 ans, sauf qu’il y a deux changements, c’est l’histoire du phare sur le guidon. Sur le Django, le phare est carrément sur le guidon et le garde-boue c’est une pièce différente du scooter, il n’est pas associé au guidon.

Samuel Félice: C’est surtout un scooter pour la ville, mais qui sert assez facilement aux routes de campagnes, même aux autoroutes. Il y a une accélération qui est assez rapide et il est surtout très maniable. On a été fasciné par le confort de conduite, et surtout par la fiabilité du moteur, c’est assez solide. Moi j’ai eu deux chutes sur le trajet et le scooter n’a rien eu.

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Photos: FB J'peux pas j'ai road trip

VOV5 : Voyager à scooter, cela signifie voyager léger…

Ambroise Prince: On a mis cinq ou six mois pour préparer le projet. Plus on avançait sur la date de départ, plus on pensait au sac à dos justement. C’était drôle. Avec Sam on avait même des réunions où on parlait exactement du nombre de chaussettes qu’on allait mettre dans notre valise.

Samuel Félice: On a rien en fait, juste un sac avec nous.

Ambroise Prince  : On a voulu mettre énormément de pièces de rechange dans notre scooter, c’est pourquoi on a pris très peu de vetêments. Mais en définitive ces pièces n’ont servi à rien !       

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VOV5 : Par rapport aux autres formes de voyage, c’est comment un voyage à scooter ?

Ambroise Prince  : Pour comparer par exemple à un voyage en avion ou en minibus ou en voiture, le scooter procure une sensation de liberté qui est assez cool à vivre. On est plus à l’échelle de la ville, on peut s’arrêter partout, c’est plus maniable pour voir des choses… tiens vous vous arrêtez là… on pose le scooter pour faire une photo par exemple. En scooter c’est facile, il n’y a pas à garer une voiture, à prendre un taxi… il y a une notion qui est agréable. Après, en terme de confort, c’est vrai que faire un Paris-Saigon c’est plus agréable à faire dans une grosse voiture confortable mais il y a pas ce côté on est proche du paysage. Ça change, on n’a pas pris les autoroutes, on est toujours dans des beaux décors.

Samuel Félice: C’est quand même un voyage qui est très rapide. On a fait près de 12 mille kilomètres en près de trois mois, ça pose aussi un peu de souci : on a du mal à créer du lien avec des gens. C’est peut-être mon seul regret.

Ambroise Prince  : Mais même si on n’a pas eu de grandes rencontres, on a eu des mini-rencontres éphémères de dix minutes, des moments absurdes, des échanges improbables, tout ça, même très court, très éphémère, c’était magique et agréable à vivre.

Samuel Félice : Moi je souviendrai toujours de ces petits. C’était dans une ville près de la frontière entre la Hongrie et la Turquie. Comme la Turquie ne voulait pas qu’on rentre dans son territoire avec un drône, on s’est arrêté dans un lieu un peu perdu pour faire voler le drône une dernière fois, faire une dernière image avant de le renvoyer, et là il y avait deux petits tziganes surgis de nulle part. Ils avaient 13-14 ans et ils ne parlaient pas anglais du tout. Ils ont regardés notre drône, notre scooter, ils étaient assez étonnés, intrigués. C’était un moment rigolo mais sympa qui n’a duré que dix minutes.

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VOV5 : Vous vous trouvez comment en tant que compagnon de voyage ?

Ambroise Prince : Pendant trois mois on a été constamment tous les deux, déjà il y a des moments de tension sur le trajet, mais on n’a jamais de grosses enguelades, ou des rancoeurs. On n’a pas les mêmes habitudes. Je suis plutôt du matin, lui plus du soir.

Samuel Félice : Ambroise et moi, on est des personnes complètement différentes. Assez complémentaires mais vraiment très différentes. Trois mois en route avec quelqu’un, il y a forcément des moments de tension, mais c’est des choses qui durent pas longtemps. Cela fait partie aussi des aventures, et cela fait des souvenirs. On a quand même passé des heures à rouler l’un derrière l’autre sans se parler.

VOV5 : Avez-vous jamais regretté d’avoir se lancer dans ce défi ?

Samuel Félice: En Inde, j’ai vraiment voulu rentrer. On était sur des routes vraiment défoncées, on prenait énormément de risques. 50 km à faire et il n’y avait pas de goudron, c’était des routes de montagne, des routes de terre avec des creux... A ce moment-là, moi sur cette route je me suis dit « j’arrête tout, je rentre, c’est pas possible, je ne vais pas me tuer pour ça. Finalement on est passé mais c’était la pire route qu’on a fait je crois.

Ambroise Prince : Non, j’ai tenu avec cette idée de vouloir arriver à Saigon. Mais c’est vrai que pour faire un Saigon - Hanoi, là je commençais à flancher.

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VOV5 : Qu’appréciez-vous le plus dans cette aventure ?

Samuel Félice : C’est un tout. Il y a des rencontres, le fait que l’on fasse autant de route en si peu de temps, c’est un challenge assez rigolo à relever, le fait d’avoir traversé autant de culture et d’avoir pris autant de plaisir mais aussi le fait d’avoir passé des moments difficiles sans s’arrêter, d’aller au bout, au final.


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