La magie de la musique


(VOVworld) - Lors du 13ème Festival de la musique européenne au Vietnam, le trio Aly Keita-Pierre Vaiana et Hoa Dang a mis le feu à Hanoi et Ho Chi Minh-ville avec une musique alliant la spontanéité du jazz, la vitalité de la musique africaine et le romantisme de la musique traditionnelle vietnamienne.



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Trio Aly Keita-Hoa Dang-Pierre Vaiana

La vie, c’est comme le jazz, disait George Gershwin. Tout comme le jazz, notre vie est construite par de surprenantes rencontres, avec l’homme ou l’instrument. La rencontre du saxophoniste belge Pierre Vaiana et son saxophone soprano nous fait penser à un conte de fée.

“Je dis souvent que ce n’est pas moi qui l’ai choisi, c’est lui qui m’a choisi. Parce que je me souviens que quand j’avais quartorze ans, je voulais faire de la musique mais mes parents n’avaient pas beaucoup d’argent. Je suis allé à l’école de musique. J’ai dit “Je veux bien apprendre la musique mais je n’ai pas d’instruments, et je n’ai pas d’argent, est-ce que vous avez des instruments à prêter?” et on m’a dit “Oui, on a un saxophone soprano. » Donc on m’a prêté un saxophone soprano. Ça a été un coup de foudre immédiat pour moi et j’ai fait toute ma vie avec cet instrument là, depuis quarante ans maintenant.”

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A la différence de son confrère, le balafoniste ivoirien Aly Keita est né avec les sons du balafon dans ses veines. Son grand-père, son père et son frère sont tous joueurs de balafon et c’est en famille qu’il a appris à construire ce “piano de l’Afrique”:

“Le balafon est mon demi-frère, avec qui j’ai grandi. J’ai toujours eu des balafons dans ma maison, et il n’y a pas un jour où je n’ai pas touché au balafon. Il fait partie de moi, quand on dit Aly Keita, c’est le balafon.”

Par hasard, Aly Keita qui souhaitait depuis toujours emmener son balafon traditionnel sur les scènes internationales et Pierre Vaiana qui voulait créer une palette originale avec son saxophone, se sont retrouvés au Niger. A commencé alors une aventure musicale jazzy-africaine:

“On est tous des musiciens professionnels, et on aime bien partager. Mon instrument, c’est le balafon, un instrument africain. C’est tellement rare de voir jouer le balafon avec des instruments occidentaux comme le saxophone. Depuis, on a pu faire un projet ensemble qui s’appelait “Aly Keita & friends”, c’est un grand groupe, il y avait basse, batterie, chanteur, lui au saxophone, moi au balafon. C’était très jazz-fusion, dans le style africain, et lui il est très professionnel pour tout ça. On s’est dit « pourquoi pas un jour faire un truc ensemble ? ».  Et c’est à partir de là qu’est né ce projet.”

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Leur projet métissé a séduit des milliers d’amateurs de musique, dont le représentant en chef de la délégation Wallonie-Bruxelles au Vietnam Christian Bourgoignie. Ce dernier a eu l’idée géniale d’inviter le duo Aly Keita et Pierre Vaiana à venir au Vietnam pour jouer avec la virtuose du t’rung Hoa Dang. Une grande surprise pour le duo. Pierre Vaiana:

“Pour nous c’était un mystère. On ne connaissait pas l’instrument. On a regardé des vidéos sur internet et puis on a écouté Hoa Dang, et on s’est dit que c’était vraiment très intéressant. On est arrivé à la conférence de presse directement en sortant de l’avion. On ne s’est même pas dit bonjour, on s’est rencontré avec les instruments et tout de suite il y a eu la magie.”

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Une magie faite de l’aspiration que se transmettent les virtuoses... comme nous confie Hoa Dang:

“Je suis très émue en écoutant leur musique. Quand sonne le saxophone de Pierre, j’en tremble. Quant à Aly, je souhaite me lâcher sur sa musique. Nous trouvons tout de suite notre voix commune. Je ne parle pas francais, mon anglais est limité, ma musique est la seule langue que je puisse utiliser pour communiquer avec eux.”

Aly Keita enflammé, Pierre Vaiana taciturne et Hoa Dang gracieuse, chacun son instrument représentant leur pays, comme dit Pierre Vaiana, “des instruments qui sont nés à des milliers de kilomètres de distance, un instrument en bambou, un instrument en bois, un instrument en métal. Quand on les entend, on dirait… c’est très proche.”

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