Le Vietnam vu dans le kaléidoscope de Stéphanie Lansaque et François Leroy

(VOVworld) - Stéphanie Lansaque et François Leroy sont venus au Vietnam pour la première fois en 2002 et ont fait depuis plusieurs allers et retours dans le pays. Fruits de ces déplacements, « Song Hong, fleuve Rouge », « Bonjour monsieur Chu » et « Café froid » sont des films d’animation saisissants, aussi bien pour l’image que pour la musique, qui racontent de façon très détaillée ce qu’est la vie des gens sur place.

Au micro de VOV5, Stéphanie Lansaque et François Leroy.


Stéphanie Lansaque: Nous avions déjà voyagé un peu mais c’était notre première fois en Asie du Sud-Est. Et ça a été le coup de foudre : on est tout de suite tombé amoureux du Vietnam dès la première seconde. C’est difficile à expliquer. Mais je pense qu’on est tombé amoureux de la culture, des gens... On peut facilement les aborder, discuter avec eux. Il se passait tellement de choses partout. C’était tellement vif, tellement de chose qu’on ne connaît pas et qu’on voulait essayer de comprendre. C’était incroyable toute cette vie.

On est toujours aussi amoureux du Vietnam, c’est sûr. Notre impression a changé. Il y a plus de chose qu’on comprend, même s’il y a toujours des choses qu’on ne comprend pas mais petit à petit, plus on connaît le Vietnam, plus on l’aime. La relation avec le pays change, mais d’un autre côté, chaque fois qu’on rentre en France, le Vietnam nous manque. Maintenant on revient toujours pour travailler. Et même si ce n’est pas des voyages de travail, on finit toujours par travailler parce qu’on a toujours une nouvelle idée qui arrive, donc cela nous remet toujours dans un nouveau film.

VOV5: D’où viennent vos idées?

Stéphanie Lansaque: Nos idées on les trouve beaucoup dans la rue, en observant les gens, les gens « normaux », les vendeurs ambulants, les gens qu’on voit dans les cafés. On s’intéresse beaucoup aux marchés, à ce qui se passe dans les marchés, surtout dans la rue.

François Leroy: C’est souvent les histoires se font plus par accumulation de détails. Et puis un moment, ça donne un déclic… voilà on se dit « tient là on peut faire une histoire parce que on a assez de trucs différents qui viennent, et c’est vrai qu’on se dit « tiens je veux faire un film ». C’est plutôt ça... Ca commence à prendre forme on ne sait pas trop comment. Et après on essaie de re-analyser les idées pour que ça aille dans le même sens. 

VOV5: Vous avez situé vos films à Hanoi mais aussi à Saigon. Trouvez-vous des différences entre les deux villes?

Stéphanie Lansaque: Une énorme différente. La langue est déjà très différente, même dans la tenue des gens.. Les femmes, par exemple, à Saigon ont toujours des tenues colorées, des pyjamas... Les femmes à Hanoi ne s’habillent pas du tout comme ça. La nourriture qui est complètement différente, même la culture, l’état d’esprit. Pour moi c’est complètement différent.

 

VOV5: Vos personnages sont plutôt des vendeurs ambulants, des travailleurs. Pourquoi ce choix?

Stéphanie Lansaque: En passant beaucoup de temps dans la rue, pour nous, c’est naturel qu’on se focalise sur eux. Nous voulons faire quelque chose sur les vendeurs ambulants. C’est eux aussi qui apportent toute cette vie à la rue vietnamienne. S’ils étaient pas là, je pense que le Vietnam serait complètement différent. On l’aimerait certainement beaucoup moins. La vie de tous ces vendeurs ambulants est difficile. Ces gens, on les voit tous les jours mais enfin on finit toujours par les oublier.

François Leroy: Ils ont tous une histoire personnelle derrière. On les voit en nombre, mais on ne leur dit pas forcément  « bonjour », c’est plutôt « non, non ». Mais ce sont des gens qui ont une histoire.

VOV5: Pourriez-vous nous révéler un peu de votre prochain film?

Stéphanie Lansaque: Le prochain film, c’est un film sur le Pho co à Hanoi, avec un chien qui se promène comme nous on se promène des fois, qui sniffe partout et qui cherche tous les petits détails. C’est un film sur un chien qui a un seul oeil. C’est un film aussi sur les odeurs. On essaie de traduire les odeurs par les images dans les vieilles rues de Hanoi.

François Leroy: Le chien a un seul oeil justement parce qu’on veut utiliser de la musique Hat xam pour illustrer. Pour nous c’est vraiment la musique du Pho co.

VOV5: Merci à vous.

 

Stéphanie Lansaque et François Leroy ont le plaisir de vous inviter à la projection de leur film "Café froid" qui aura lieu le 9 janvier prochain
à la station Le Cong Kieu, dans le 1er arrondissement, à Ho Chi Minh-ville.
Veuillez accéder à ce lien: https://www.facebook.com/events/1651703921749818/
pour plus de détails.
Pour en savoir plus sur les derniers projets de Stéphanie Lansaque et
François Leroy, veuillez consulter le site leroylansaque.com.

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