Le vin, c’est la culture, la convivialité, l’échange mais aussi la transmission...

(VOVworld) - L’invité de notre page Francophonie de cette semaine est Jean-Paul BIGNON, propriétaire du château Talbot, 4ème Grand Cru Classé en 1855. Au micro de Duc Quy, il nous explique sa décision d’aller au Vietnam pour présenter ses produits.  
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Jean-Paul BIGNON, propriétaire du château Talbot, lors de la dégustation «Bordeaux Rendez-vous» 2017. Photo: Château Talbot

VOV5: Pourquoi avez-vous décidé d’aller au Vietnam pour présenter vos produits ?

D’abord parce que j’adore le Vietnam. C’est un pays absolument splendide avec une histoire extraordinaire. Du Nord au Sud, on s’aperçoit de la multitude des cultures, des architectures, et donc c’est un pays qui est évidemment passionnant. Et c’est aussi un pays d’Asie du Sud-Est et cette région est un marché potentiellement de plus en plus important pour les vins de Bordeaux et tout particulièrement pour Talbot qui a une image de marque en Asie du Sud-Est extrêmement importante. Ce n’est pas la première fois que je viens et j’ai bien l’intention de continuer à venir régulièrement présenter le château Talbot aux Vietnamiens en espérant qu’ils l’aimeront toujours davantage.

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Photo: Château Talbot

VOV5: En fait, quelle est «l’identité» des vins Talbot ?

En ce qui concerne l’identité des vins Talbot, je dis toujours qu’il y a plusieurs éléments. D’abord, il y a une famille qui est attachée à ce vignoble depuis un siècle et qui en prend soin jour après jour, qui connaît l’intégralité des pieds de son vignoble... Et d’ailleurs ce qui est intéressant c’est qu’avant nous, il y a une autre famille qui a eu Talbot pendant deux siècles. Donc en gros, pendant trois siècles, Talbot a été la propriété de deux familles seulement. C’est assez exceptionnel. Ensuite, une évidente caractéristique de Talbot, c’est qu’il est situé sur un des plus beau terroir de Médoc, à savoir Saint Julien. Certes, à Saint-Julien, nous n’avons pas de premier Grand Cru Classé, nous n’avons pas non plus de cinquième Grand Cru Classé mais nous avons des deuxième, troisième et quatrième Grands Crus classés et sur 920 hectares, nous avons onze Grands Crus Classés. La puissance, la qualité du terroir de Saint Julien est reconnue. A Saint-Julien, on aime dire que nos vins, ils ont la finesse des Margaux et la puissance des Pauillacs. Du coup, on dit qu’ils sont extrêmement élégants parce qu’ils sont bien balancés entre cette finesse et cette puissance. Le terroir de Saint-Julien a cette aptitude à produire des vins qui sont à la fois élégants et puissants et qui ont une capacité à vieillir absolument extraordinaire tout en étant souvent approchable relativement rapidement. Mais pour autant, on peut les boire très vieux.

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Photo: Duc Quy/VOV5

VOV5: Quels sont vos produits présentés lors de la dégustation «Bordeaux Rendez-vous» 2017 ?

J’ai la chance de présenter à la fois un millésime jeune qui est « Le château Talbot 2014 » et un millésime plus ancien, à savoir « Le château Talbot 1996 ». Ce dernier est absolument merveilleux. Il garde beaucoup de fraîcheur, il reste encore très jeune… C’est une sorte de velours dans la bouche. Absolument délicieux à boire ! Le 2014 fait partie d’une trilogie 14-15 et bientôt 16 qui va être sur le marché un grand millésime à venir après 2015 qui était déjà un très grand millésime. Nous avons eu la chance en Bordelais d’avoir un nouveau très grand millésime qui est 2016 et les Primeurs vont se tenir maintenant dans un mois en France. Je pense qu’il y a beaucoup d’attention et beaucoup de visiteurs du monde entier qui vont venir goûter les Saint-Julien tout particulièrement bien sûr. Cette année, nous avons le plaisir de recevoir d’ailleurs : tous les Saint-Julien qui seront goûtés au château Talbot. Donc, il y aura beaucoup de monde à Talbot pendant les trois jours de dégustation de Primeurs.

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Photo: Château Talbot

VOV5: Pourriez nous expliquer quelles sont les nouveautés dans la production des vins par rapport à il y a un siècle ?

Par rapport à il y a 100 ans, c’est sûr qu’il y a eu beaucoup de différences. On a énormément appris et on continue à apprendre tous les jours. C’est vrai que la technologie aujourd’hui est absolument incroyable. Pour autant, on a encore des méthodes traditionnelles mais aussi une meilleure connaissance de l’intégralité du processus de la vinification, de la maturation des vins et c’est pour ça aussi qu’on a des vins peut être plus précis et qui sont probablement plus facilement buvables, et peut être un peu plus tôt qu’autre fois. Et puis aussi il faut dire que le climat change un peu, dans le Médoc, et particulièrement à Saint-Julien, le cépage qui est en avant, c’est le Cabernet-Sauvignon, et ces Cabernet-Sauvignon, on les mène de plus en plus à une extraordinaire maturité, ce qui nous permet aussi d’avoir des vins de plus en plus complexes et élégants mais aussi avec une extraordinaire minéralité, une belle nervosité.

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VOV5: Est-ce que vous avez pensé à la transmission de père en fils ?

Absolument puisque le château Talbot a été acheté en 1918 par Désiré Cordier qui avait un fils, Georges Cordier. Ensuite, ce dernier a transmis à mon beau père Jean Cordier qui lui-même a transmis à ses deux filles. Nous sommes aujourd’hui la quatrième génération. Ma femme, Nancy, et moi, nous avons d’ores-et-déjà transmis à nos trois enfants qui sont la cinquième génération. Au mois de mai de l’année dernière, nous avons eu la chance d’avoir un petit fils. Donc si tout va bien, il fera partie de la sixième génération et j’espère qu’il pourra continuer. Pour nous, la transmission est extrêmement importante. Ma femme considère qu’elle a reçu Talbot pour le transmettre à ses enfants. C’est ce que nous faisons. L’année prochaine, en 2018, on va célébrer les 100 ans de possession du château Talbot. Et donc nous sommes très fiers de ça et nous ferons très probablement quelque chose de spécial, peut être une étiquette spéciale ou une bouteille spéciale pour célébrer cet événement.

 

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