Une soixantaine de ministres et de hauts fonctionnaires de la Défense vont se succéder jusqu’à dimanche. Mais cette année, les relations sino-américaines devraient dominer les discussions.

Ce sommet annuel de Shangri-La a rarement été autant sous tension depuis sa création en 2002. D’habitude, cette conférence «ronronne» autour d’un but commun: la réaffirmation continuelle que la stabilité dans la région, notamment maritime, est essentielle à la bonne marche du commerce. Or, cette année, deux autres dossiers vont monopoliser les discussions. La situation dans la péninsule coréenne d’abord: le ministre américain de la Défense par intérim, Patrick Shanahan, devrait rencontrer ses homologues japonais et sud-coréen, pour essayer de débloquer la situation, grippée depuis l’absence d’accord à Hanoï. Et surtout, de nombreux participants sont convaincus que les relations sino-américaines vont dominer les discussions. Ils craignent que la guerre commerciale déclarée entre les deux pays ne s’étende aux domaines de la sécurité et de la défense.

Un haut fonctionnaire du Pentagone a déjà accusé le président chinois d’être revenu sur sa promesse de ne pas militariser la mer Orientale. Pékin a de son côté dépêché son ministre de la Défense alors que la Chine contentait souvent d’envoyer des fonctionnaires subalternes, preuve que le rendez-vous de Singapour a son importance.