ALENA: au Canada de jouer, maintenant…

(VOVWORLD) - Les États-Unis et le Mexique ont abouti à un accord commercial lundi, après de longues semaines de négociations. Ils espèrent maintenant que le Canada pourra se joindre à eux pour « ressusciter » l'accord de libre-échange nord-américain, l’ALENA.
ALENA: au Canada de jouer, maintenant… - ảnh 1L'automobile - l'une des principales sources de contentieux entre leÉtats-Unis et le MexiquePhoto hanoimoi.com
L'Accord de libre-échange nord-américain, connu sous l'acronyme ALENA en français, est un traité entré en vigueur le 1er janvier 1994, qui institue une zone de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, et qui concerne donc 480 millions de personnes. Cet accord aura permis de dynamiser les échanges commerciaux entre ces trois pays. En 2017, la valeur de ces échanges s’élevait d’ailleurs à 1.200 milliards de dollars.

Mais c’était sans compter sur Donald Trump qui, aussitôt installé à la Maison Blanche, a qualifié l’ALENA de « désastreux » pour les Etats-Unis, le jugeant responsable de la perte de milliers d’emplois, eu égard aux délocalisations vers le Mexique, où le coût salarial est moins élevé.

Un très bon accord États-Unis-Mexique…

« C'est un grand jour pour le commerce », a lancé le président américain dans le Bureau ovale. « C'est vraiment un très bon accord pour nos deux pays", s’est-il ensuite félicité.

Ce « très bon accord », il aura fallu des semaines de discussions aux négociateurs des deux pays pour parvenir notamment à se mettre d'accord sur un texte qui touche à l'automobile - l'une des principales sources de contentieux - l'agriculture, le droit du travail ou encore la propriété intellectuelle.

Les deux pays ont remis à jour les règles d'origine pour encourager «le secteur manufacturier américain (...) en exigeant que 75% du contenu des automobiles soit issu des Etats-Unis et du Mexique». Auparavant, le contenu nord-américain devait porter sur 62,5% des composants automobiles. L'accord requiert en outre que 40% à 45% du contenu d'une automobile soit produit par des travailleurs gagnant au moins 16 dollars de l'heure. De plus, selon les indications des services du Représentant américain au commerce, les Américains ont abandonné l'idée de clause crépusculaire, qui prévoyait une renégociation du nouvel accord tous les 5 ans, au profit d'une nouvelle formule qui prévoit bien une clause de renégociation, mais sur une durée beaucoup plus longue, de 16 ans, avec un processus de révision après 6 ans. S’il y a entente, l'accord est renouvelé pour 16 ans, sinon il est renégocié.

Cependant, le Canada - lui aussi signataire de l'accord de 1994 - n'a pas participé à cette phase des négociations, préférant laisser le Mexique et les États-Unis régler leurs différends, bien plus nombreux. Cela étant, le Premier ministre canadien Justin Trudeau et Donald Trump ont eu lundi une «discussion constructive» après l'annonce de l'entente entre Washington et Mexico, selon le cabinet du dirigeant canadien.

…au Canada de jouer

Les pourparlers entre les États-Unis et le Canada pour tenter de sauver une version réformée de l'accord de libre-échange nord-américain ont débuté mardi à Washington.

Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin pense que le Canada peut, d'ici vendredi, se rallier à l'accord bilatéral conclu entre les États-Unis et le Mexique. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, s’est également déclaré persuadé que l’accord sera trouvé le 31 août. Otawa a d’ailleurs accepté de faire certaines concessions pour que l'Accord de libre-échange nord-américain soit maintenu.

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