Brexit 2018: un divorce compliqué

(VOVWORLD) - “No deal” (pas d’accord) ou même “No Brexit at all” (pas du tout de Brexit)… Autant de scénarios désormais possibles… Le moins que l’on puisse dire, c’est que le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne, prévu en mars 2019, ne semble pas aller de soi. L’éventualité d’un nouveau référendum a d’ailleurs été évoquée. C’est dire…
Cette année, les divergences au sein de la Grande-Bretagne ont rendu ce processus plus incertain que jamais.
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Un accord avec Bruxelles mais pas au sein du Royaume-Uni
À l’issue d’âpres négociations, fin 2018, le Royaume-Uni et l’Union européenne sont finalement parvenus à des compromis de part et d’autre.
Le 13 novembre, les négociateurs présentaient un projet d’accord de 585 pages, soit 185 articles, 3 protocoles et plusieurs documents annexes. Le texte définit les statuts qui seront accordés aux Britanniques et aux ressortissants de l’Union européenne suite à leur divorce, précise le montant de la facture du divorce (45 milliards d’euros) et l’avenir de la frontière de l’Irlande du Nord. Afin de ne pas rétablir la frontière physique entre l’Irlande du Nord qui appartient au Royaume-Uni et la République irlandaise qui appartient à l’Union européenne, Londres et Bruxelles ont décidé de maintenir le Royaume-Uni au sein de l’union douanière européenne pendant une période de transition. Théoriquement, cette transition devrait durer jusqu’à l’obtention d’un accord sur les relations économiques bilatérales post-Brexit. Pendant cette période, l’Irlande du Nord devra se soumettre aux règles du marché unique européen.
L’accord technique entre Londres et Bruxelles, cet énorme document de 585 pages, est un grand succès pour le gouvernement britannique. Dès lors, on aurait pu croire que le processus allait se dérouler sur les chapeaux de roue pour arriver au but en mars 2019. Néanmoins, de nombreux politiciens, du parti au pouvoir comme de l’opposition, ont vivement critiqué cet accord. Quatre ministres ont même démissionné pour protester contre la Première ministre Theresa May.
Et pour ne rien arranger, les nouveaux sondages d’opinion montrent que la moitié des Britanniques souhaitent désormais la tenue d’un nouveau référendum sur le Brexit et que près de la moitié de la population veut rester dans l’Union européenne.
Un avenir incertain
Selon le plan, la Grande-Bretagne devrait quitter l’Union européenne le 29 mars 2019. Si à cette date, les deux parties n’avaient pas d’accord et ne voulaient pas prolonger la procédure de divorce, la Grande-Bretagne deviendrait du jour au lendemain un pays hors Union européenne sans disposer d’aucun délai de transition. Londres perdrait alors son accès au marché unique européen et serait rayé de tous les accords commerciaux impliquant l’Union européenne. Le gouvernement britannique s’est vraisemblablement déjà préparé à cette hypothèse, le Parlement n’étant pas prêt à approuver le projet d’accord du Brexit lors du vote annoncé pour le milieu de janvier.
Si ce scénario se confirme, les répercussions économiques du Brexit seront colossales. Selon l’agence de notation Fitch, la croissance du PIB britannique devrait perdre 4%, contre 0,5% pour les 27. Il est également probable que le chaos économique conduise à des émeutes.
Tout dépend maintenant de Theresa May, de sa capacité à convaincre les parlementaires britanniques d’approuver l’accord obtenu avec Bruxelles. Une mission quasi-impossible, à en croire un officiel britannique qui a si bien résumé la situation: «C’est une impression de paralysie. Le compte à rebours avance plus vite que jamais. Les factions veulent des choses diamétralement opposées et il n’y a plus de place pour le compromis».

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