Brexit, au menu du sommet de l'UE

(VOVWORLD) - Les dirigeants de l'UE doivent se retrouver ce jeudi à Bruxelles pour un sommet de deux jours au cours duquel ils auront à valider ou non l’accord de principe trouvé vendredi dernier entre Londres et la Commission européenne sur les modalités du Brexit, accord censé ouvrir la deuxième phase des négociations. Mais autant le dire d’entrée de jeu, rien n’est simple. 

Brexit, au menu du sommet de l'UE   - ảnh 1Le président de la Commission européenne de Jean-Claude Juncker et la Première ministre britanique Theresa May - Photo THX/TTXVN

L'article 50 du Traité de Lisbonne prévoit qu’un accord doit être conclu sous deux ans entre Londres et Bruxelles. Les négociations vont certes bon train, mais force est de constater que les progrès restent pour l’instant bien modestes.  

Un compromis important

Force est de constater aussi qu’une nouvelle page a été tournée vendredi dernier. La Commission européenne et le Royaume-Uni ont en effet annoncé avoir trouvé un accord de principe sur les modalités du Brexit, et estimé que les progrès étaient suffisants pour que s’ouvre la deuxième phase des négociations. 

Le texte d'une quinzaine de pages pose les jalons d’une période transitoire qui devrait durer « environ deux ans ». Il est entendu que durant ce laps de temps, le Royaume-Uni restera dans l'union douanière et dans le marché unique, qu’il sera soumis à la législation européenne, mais qu’il ne participera plus aux prises de décisions au sein de l'Union européenne. L’accord revient aussi sur trois dossiers jugés prioritaires : les droits des citoyens expatriés, la gestion de la frontière entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord et le règlement financier de la séparation. Des éclaircissements sur le premier de ces dossiers étaient notamment attendus par quelque 4 millions de personnes (dont un million de Britanniques vivant sur le continent). « Les citoyens de l'Union vivant au Royaume-Uni et les citoyens britanniques installés dans l'UE à 27 conserveront les mêmes droits une fois que le Royaume-Uni aura quitté l'UE », assure l'accord. Concernant la frontière de l’Irlande et l’Irlande du Nord, il n’y aura pas de frontière « dure ». De fait, le texte prévoit finalement de garder ouverte la frontière entre le Nord et le Sud. Les deux négociateurs « reconnaissent la nécessité de respecter » l'accord de paix de 1998 qui a mis fin à trente ans d'affrontements sanglants entre nationalistes et unionistes du Nord, et qui a eu pour conséquence de faire disparaître la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord. Dernier point de compromis entre Londres et Bruxelles, les aspects financiers du divorce. Sur ce point,  le texte se garde bien de donner des détails concernant la facture que devra payer Londres. Downing Street a de son côté déclaré à la presse que la facture était estimée à 40 à 45 milliards d'euros, au taux de change actuel.

Un chemin semé d’embûches

Cet accord trouvé in extremis le 8 décembre a tout d’abord été salué par un soupir de soulagement, aussi bien à Londres qu’à Bruxelles. Mais c’était sans compter sur le ministre britannique en charge du Brexit. « Londres ne paiera pas sa facture à l'Union sans avoir d'abord signé un accord commercial avec elle », a en effet déclaré David Davis, au grand dam du négociateur en chef de l'Union européenne dans le dossier du Brexit, Michel Barnier, qui lui a aussitôt rétorqué qu’il n’y avait « aucune possibilité » qu'un accord de libre-échange entre Londres et l'UE soit conclu avant que le Brexit ne soit acté et que seule « une déclaration politique » serait prête à cette date-là.

Et comme si cela ne suffisait pas, les députés britanniques ont adopté mercredi un amendement leur permettant d’opposer un veto à l’accord sur le Brexit. Le Parlement pourra non seulement s'opposer à l'accord que le gouvernement espère conclure avec la Commission européenne, mais aussi contraindre la Première ministre Theresa May à le renégocier.

Le départ effectif du Royaume-Uni est toujours prévu pour le 29 mars 2019. D’ici-là, le chemin reste semé d’embûches. Quant au « splendide isolement » si cher au coeur des Britanniques, rien ne garantit qu’il le restera…      

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