Brexit: un timide espoir de compromis

(VOVWORLD) - Rejeté massivement en janvier dernier, le traité de retrait de l’Union européenne sera soumis pour la deuxième fois au vote des parlementaires britanniques ce mardi 12 mars. Ce vote est sensé être la dernière chance pour les deux parties de réaliser leur divorce de manière plus ou moins décente.

Si en janvier dernier, le Parlement britannique avait massivement rejeté l’accord de retrait de l’Union européenne, c’est en grande partie parce qu’il n’acceptait pas la solution dite « backstop » ou « filet de sécurité », laquelle était destinée à éviter le retour d'une frontière physique entre la République d'Irlande et sa voisine britannique d'Irlande du Nord après le Brexit. Les députés britanniques veulent des changements juridiques contraignants dans l’accord pour supprimer ce « backstop ». Mais ce n’est pas facile pour trouver un compromis avec l’Union européenne.

Brexit: un timide espoir de compromis - ảnh 1Theresa May. Photo: Daily Mail

Une lueur d’espoir

24 heures avant le deuxième vote, certains députés du Parti travailliste ont rappelé à la Première ministre Thesera May la nécessité de trouver un consensus au sein du Parlement, faute de quoi le Parlement chercherait à contrôler ce processus. Les eurosceptiques du Parti conservateur ont, de leur côté, déclaré qu’ils ne voteraient qu’en échange de la démission de Theresa May.

La Première ministre britannique a pourtant tenté par tous les moyens de sauver l’accord sur le Brexit, pour matérialiser le divorce qu’avaient souhaité les électeurs britanniques. Ce lundi encore, elle s’est rendue à Strasbourg pour des discussions de dernière minute avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le négociateur en chef de l'Union européenne, Michel Barnier. A l’issue des discussions, Theresa May a déclaré avoir obtenu de l’Union européenne les garanties attendues. L’accord, conclu en novembre dernier entre les négociateurs de l’UE et Londres, n’a en fait absolument pas été modifié. En revanche, deux documents supplémentaires seront ajoutés à l’accord initial. Le premier consacre un «instrument légalement contraignant» pour les deux parties. Il prévoit en fait de permettre au Royaume-Uni de sortir unilatéralement du «backstop», cette assurance qui est supposée empêcher l’apparition d’une frontière physique entre le nord et le sud de l’île d’Irlande. En gros, si l’Union européenne tentait de garder l’Irlande du Nord au sein d’une union douanière, Londres pourrait se référer à une instance arbitrale qui lui permettrait de suspendre unilatéralement le «backstop».

Parallèlement, un codicille sera ajouté à la déclaration politique qui accompagne l’accord de retrait. La déclaration politique est supposée définir les intentions des parties de conclure à terme un accord commercial. Le codicille prévoit que Londres comme Bruxelles devront trouver une solution de remplacement au «backstop» avant décembre 2020, soit avant même qu’il ne soit éventuellement mis en place.

Vraisemblablement la dernière

« Le choix est clair, c’est cet accord qui est approuvé ou le Brexit pourrait ne pas se produire du tout. Il n’y aura pas de troisième chance », a mis en garde Jean-Claude Juncker, lors de sa conférence de presse avec la Première ministre britannique. Le président de la Commission européenne a également exhorté les différentes parties à « parachever de façon ordonnée le départ du Royaume-Uni ».

Mais en Grande-Bretagne, rien n’est encore certain. De nombreux scénarios pour un Brexit « no deal » ont d’ailleurs été préparés. Selon le journal Financial Times, la Banque d'Angleterre (BoE) aurait demandé aux banques britanniques de tripler le montant d'actifs liquides détenus pour affronter un Brexit sans accord. D’après New Financial, un groupe britannique de réflexion sur les marchés de capitaux, au total, 275 entreprises financières ont transféré environ 1200 milliards de dollars de capitaux, une partie de leurs activités et des milliers de leurs employés du Royaume-Uni vers l'Union européenne en prévision du Brexit.

Ce mardi 12 mars, le Parlement britannique se prononcera pour la deuxième fois sur l’accord de retrait. Ce vote sonne comme la dernière épreuve du mandat tourmenté de Theresa May.


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