Grand dilemme pour la CIA

(VOVworld)- L’ancien agent de la CIA Edward Snowden a récemment révélé à la presse l'existence d’un vaste programme gouvernemental d'espionnage américain capable de capter les données de millions d'individus dans le monde entier, via des remontées d'informations par les plus grands moteurs de recherche d'Internet. Cet événement ébranle les Etats-Unis, affectant sérieusement la politique extérieure de l’administration Obama. Il semblerait que des fissures se créent dans les relations entre les Etats-Unis et ses partenaires: Russie, Chine et Union Européenne.


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Edward Snowden

 (Photos : internet)

 

Cette affaire a éclaté le 6 juin dernier avec la publication simultanée, par deux des grands journaux internationaux, l’un américain et l’autre britannique, le Washington Post et The Guardian, de la révélation d’Edward Snowden sur la collecte secrète par le gouvernement américain d’une grande quantité de données privées concernant des internautes. Selon cette dénonciation, le programme Prism a été lancé par le Bureau d’Investigation Fédéral, (FBI) et l’Agence de Sécurité Nationale, (NSA) ces 6 dernières années pour fouiller les courriels, les vidéos, les images et les documents audio et autres publications postés sur la Toile par des internautes. Depuis Hong Kong, Edward Snowden a ajouté que des agents secrets américains avaient attaqué le réseau d’information de l’université chinoise de Qinghua à Pékin, là où est installé l’un des 6 serveurs de connexion des lignes d’internet en Chine continentale, ainsi que le réseau des serveurs de Pacnet, le groupe d’opération d’un des plus grands réseaux de câbles optiques d’Asie Pacifique situé à Hong Kong.

Après ces multiples révélations, les principaux responsables de la sécurité américaine ont défendu le programme secret Prism en affirmant qu’il avait permis de dépister et d’empêcher une bonne cinquantaine de plans d’attaques terroristes contre les Etats-Unis et les intérêts américains à l’étranger, depuis le 11 septembre 2001. Le président Barack Obama a appelé les Américains à choisir entre confidentialité et sécurité nationale.

Mais ce qui inquiète surtout les services de renseignements américains, c’est qu’ils ignorent la quantité de documents secrets hautement sensibles qu’Edward Snowden a pu collecter en tant qu’ancien consultant pour la CIA. De plus, ses liens avec le fondateur du site web Wikileaks, Julian Assange, augmentent fortement la capacité d’Edward Snowden à divulguer les documents classés secrets en sa possession.

Les Etats-Unis ont pris plusieurs mesures pour entraver la publication de ces documents et par la même, essayer d’interpeller Edward Snowden, poursuivi pour espionnage. Ils ont invalidé son passeport et Washington a demandé aux autres pays de lui refuser l’obtention d’un visa.

Néanmoins, cette affaire a fait émerger des tensions dans les relations entre les Etats- Unis et certains pays dont la Chine et la Russie, où transitait dernièrement Edward Snowden. Ni la Russie, ni la Chine n’ont arrêté ou extradé cet ancien consultant de la CIA à la demande des Etats-Unis. Ces 2 pays ont même rejeté les accusations faites par Washington selon lesquelles, Pékin et Moscou seraient impliquées dans l’évasion d’Edward Snowden de Hong Kong. La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hua Chunying a qualifié d’infondées ces accusations américaines. Selon elle, le fait que Hong Kong ait autorisé Edward Snowden à quitter cette zone administrative spéciale, sans l’arrêter pour l’extrader vers les Etats-Unis, est conforme à la loi, et  a demandé aux Etats-Unis de respecter la décision prise par Hong Kong. C’est en fin de compte un échec cuisant pour les Etats-Unis qui accusaient la Chine d’être l’auteur de plusieurs attaques d’espionnage informatique contre des services gouvernementaux et des entreprises américaines. De ce fait, la Chine a suffisamment de raisons pour rejeter l’accusation faite par l’administration Obama. Elle a saisi l’occasion pour affirmer qu’elle est, elle aussi, victime de cyber-criminalité. Selon les observateurs, cette affaire pourrait faire sombrer les perspectives de coopération entre la Chine et les Etats-Unis sur la sécurité informatique comme en avaient discuté les présidents américain Barack Obama et chinois Xi Jinping lors de leur dernier entretien.

Du côté russe, le ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov a affirmé que son pays n’est nullement concerné dans l’affaire d’évasion d’Edward Snowden de Hong Kong. Selon lui, imputer cette charge à Moscou est totalement infondée et inacceptable. D’après un responsable des droits de l’homme russe, les Etats-Unis n’ont aucunement le droit de demander à la Russie d’arrêter ou d’extrader Edward Snowden car cet homme n’a commis aucun crime en Russie et Interpol n’a diffusé aucun mandat d’arrêt international au nom de Snowden.

Entretemps, l’Union Européenne a exprimé ses inquiétudes concernant la menace du programme Prism pour les citoyens européens. Il est clair que l’affaire Snowden a gravement noirci l’image des Etats-Unis et montre que Washington a violé délibérément le droit humain et ceci à l’insu de certains pays du monde.

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