Japon : pari gagné pour Shinzo Abe !

(VOVWORLD) - Pari gagné pour Shinzo Abe ! La coalition menée par le parti conservateur du Premier ministre japonais a en effet remporté une très large victoire aux élections législatives anticipées du 22 octobre. Shinzo Abe pourra ainsi rester au pouvoir jusqu’en 2021 et détenir un record de longévité à la tête du gouvernement. Mais surtout, il pourra poursuivre sa réforme économique et initier une révision de la Constitution pacifiste japonaise, sur fond de menaces nord-coréennes grandissantes.
Japon : pari gagné pour Shinzo Abe ! - ảnh 1La coalition menée par le parti conservateur du Premier ministre japonais a en effet remporté une très large victoire aux élections législatives anticipées du 22 octobre - Photo THX/TTXVN 

La coalition formée par le Parti libéral démocrate (PLD, droite) de Shinzo Abe et le parti Komeito (centre droit) a remporté au moins 310 des 465 sièges en jeu lors de ces élections législatives anticipées, soit plus des deux tiers de la chambre basse. C’est un résultat sans appel, donc, qui fait dire à beaucoup qu’il s’agissait en fait d’un « vote de confiance » en faveur du Premier ministre.  

Les « Abenomics »

A son arrivée au pouvoir en décembre 2012, Shinzo Abe avait trouvé une économie au ralenti. Soucieux de redynamiser la croissance, il avait alors mis en place les « Abenomics », des mesures de relance qui consistaient en une politique d’assouplissement monétaire, une relance budgétaire et une stratégie de croissance à long terme. 5 ans après, force est de constater que les « Abenomics » ont fini par porter leurs fruits. 

Entre janvier et mars 2017 et pour le cinquième trimestre consécutif, le Japon a en effet aligné une croissance continue de son produit intérieur brut (PIB). Avec une hausse de 0,5% par rapport au précédent trimestre, la troisième puissance économique mondiale semble s’être offert un rebond durable. De son côté, le taux de chômage a considérablement baissé. Il est désormais en dessous de 3%. Quant aux exportations, elles ont fortement progressé grâce à un yen faible.

Même si la politique proposée par Shinzo Abe reste controversée, elle a manifestement permis de remettre l’économie japonaise sur les rails. Aussi cette victoire éclatante a-t-elle été saluée, comme il se devait, par les milieux d’affaires qui veulent y voir la garantie de la stabilité politique et du développement.    

Quid du pacifisme ?

Fort de cette majorité qu’il détient désormais dans les deux chambres, Shinzo Abe a les mains libres pour organiser un référendum portant sur la Constitution pacifiste. Cette Constitution pacifiste, elle avait été dictée en 1947 par les Etats-Unis, à un Japon sorti exsangue de la Seconde guerre mondiale. Son article 9 stipule que le Japon « renonce à jamais » à la guerre et « à l'usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux ».  

Oui, mais voilà que des signaux alarmants arrivent en provenance de la République Populaire Démocratique de Corée. Et c’est cette menace qui pousse Shinzo Abe à vouloir modifier la Constitution, pour donner enfin un statut clair aux forces d’autodéfense, lesquelles ne sont, jusqu’à présent, censées intervenir qu’en cas d’attaque directe ou pour soutenir un allié sur un théâtre d’opération militaire à l’étranger.

Il faut savoir qu’à l’heure actuelle, les Japonais restent divisés sur cette question et que beaucoup d’entre eux ne souhaitent pas que l’on touche à ce fameux article 9. Conscient des difficultés, Shinzo Abe a choisi de temporiser en promettant que la Constitution ne serait pas modifiée avant 2020 et que la réforme constitutionnelle ferait de toutes façons l’objet d’un référendum.

Cette nette victoire renforce en tout cas la légitimité et le prestige du Premier ministre nippon. Les réformes entreprises seront donc poursuivies. A moins que la situation internationale ne vienne perturber le dynamisme retrouvé du pays du Soleil levant.  

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