Les nouvelles sanctions affectent le réchauffement entre Washington et Moscou

(VOVWORLD) - Mercredi 26 juillet, 24h après le Sénat, la Chambre des Représentants américains a elle aussi adopté à la quasi-unanimité de nouvelles sanctions contre la Russie. Les parlementaires américains forcent ainsi le président Donald Trump à agir dans ce sens au moment où il prônait le dialogue entre les deux superpuissances politiques. 
Les nouvelles sanctions affectent le réchauffement entre Washington et Moscou - ảnh 1 Photo: Internet

Cette proposition de loi, adoptée par 419 voix contre 3, sanctionne la Russie pour son ingérence présumée dans la campagne présidentielle américaine et l’annexion de la Crimée. Des projets pétroliers russes sont notamment visés mais ceux-ci impliquent également des entreprises européennes. Le texte final doit encore être approuvé par le Sénat et promulgué par le président américain. 
Un réchauffement des relations…
Les relations russo-américaines ont atteint leur plus bas niveau depuis la fin de la Guerre froide en raison notamment de sanctions infligées par les Etats-Unis et l’UE à Moscou après l’annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014. 
La situation semblait s’améliorer avec l’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump qui avait promis de renouer des relations saines avec la Russie. En effet, lors de sa campagne électorale, le candidat républicain s’était engagé à reconnaître la Crimée comme territoire russe et à lever les sanctions contre la Russie une fois élu. Ces déclarations avaient largement été saluées par le patron du Kremlin qui s’était lui aussi dit prêt à rétablir entièrement les relations russo-américaines. 
Américains et Russes avaient beaucoup misé sur un rapprochement, laissant entrevoir la création d’un axe Moscou-Washington. Or, ce rapprochement n'a pas eu lieu. Au contraire, les deux pays s'éloignent de plus en plus après les accusations de désinformation et de piratage attribuées à Moscou durant l'élection présidentielle américaine de l'an dernier. 
Le bras de fer s’est poursuivi en juin dernier, avec le renforcement des sanctions économiques contre Moscou pour son soutien présumé aux rebelles séparatistes en Ukraine. En représailles, le président russe Vladimir Poutine a prolongé jusqu'à fin 2018 l'embargo alimentaire russe imposé aux pays occidentaux dont les Etats-Unis. 
La crise syrienne n’a rien arrangé. Après que Washington a abattu un avion de combat syrien le 18 juin, le ministère de la Défense russe a réagi en suspendant son accord avec les Etats-Unis sur la prévention d'incidents aériens.
Washington et Moscou s’opposent également sur le dossier du nucléaire nord-coréen et la mise en place du bouclier antimissile américain en République de Corée. 
Début juillet, Donald Trump s'est entretenu pour la première fois avec son homologue russe Vladimir Poutine en marge du sommet du G20 en Allemagne afin de tenter d’améliorer les relations houleuses entre les deux pays. Malgré les nombreuses divergences qui persistent, la poignée de main échangée à l’issue de cet entretien a envoyé un signe encourageant sur un possible rapprochement dans un futur proche entre deux des plus grandes puissances politiques du monde.
… Une perspective qui s’éloigne
Mais encore une fois, ces nouvelles sanctions réduisent à néant les efforts conjugués par Donald Trump et Vladimir Poutine pour améliorer les relations russo-américaines. 
D’après les experts, Donald Trump ne pourra pas résister au Congrès et promulguera les nouvelles sanctions contre la Russie. Le texte prévoit notamment un mécanisme inédit qui déplaît à la Maison Blanche: les parlementaires vont s'arroger le droit de s'interposer si jamais Donald Trump décidait de suspendre des sanctions existantes contre la Russie.
Ce projet de loi provoque la colère de Moscou mais aussi de l’Europe, car il aurait des conséquences importantes pour certaines entreprises européennes. Pour sa part, le sénateur russe Konstantin Kossatchev a déclaré que la Russie ne devrait pas accepter l’alourdissement des sanctions, et qu’une riposte « non symétrique, mais douloureuse » devait être adressée à Washington.
L’amélioration des relations russo-américaines semble donc demeurer une perspective éloignée. 

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