Migrants: l’Union européenne face à l’urgence

(VOVworld) - Alors que des milliers de migrants continuent à affluer vers l’Union européenne, des affrontements ont déjà eu lieu entre forces de l’ordre et réfugiés. Si les 28 peinent toujours à prendre une décision commune concernant le quota d'accueil des migrants, ceux-ci risquent de devenir les chevaux de Troie des djihadistes de l’Etat islamique.

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Des migrants débarquent en Sicile, le 3 septembre 2015. Photo : AP/SIPA/Carmelo Imbesi

L’Europe est ébranlée par une crise migratoire sans précédent. Les gouvernants peinent à empêcher de nouveaux drames humanitaires, aussi bien en mer que dans les déserts, les deux voies qu’empruntent les réfugiés pour rallier le Vieux continent, en quête d’une vie meilleure. Ces vagues migratoires engendrent non seulement de lourdes charges socio-économiques, mais aussi des risques quant à la sécurité. Il semblerait en effet que certains djihadistes de l’Etat islamique (EI) se soient glissés dans les rangs des réfugiés afin de s’introduire en Europe dans le but d’y propager la guerre sainte.     

4.000 djihadistes déjà infiltrés le flot des clandestins en UE?

La sonnette d’alarme avait déjà été tirée par les spécialistes du renseignement, face au risque d’infiltration djihadiste en Europe, notamment à travers la frontière turque. L’EI revendiquerait 4.000 combattants du califat déjà infiltrés parmi le flot des clandestins. Il s’agirait en fait d’une opération de grande envergure, visant à mener des attaques de représailles contre l’Occident et à «massacrer les Français dans les rue de Paris».

Les combattants de l’EI contrôlent un vaste pan de territoire en Irak et en Syrie et amplifient leur présence en Libye, pays en proie à la guerre civile. L’actuelle crise migratoire, la pire qu’ait connu l’Europe depuis la seconde guerre mondiale, constitue l’occasion rêvée pour le groupe terroriste radical d’élargir son réseau.

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Des centaines de migrants assis devant la gare de Budapest, le 2 septembre 2015 en Hongrie. Photo : AFP/ATTILA KISBENEDEK

Depuis des semaines, les flux de réfugiés se déversent sur le Vieux continent à travers les frontières serbe et hongroise. Ça et là, des extrémistes ont suscité des manifestations pour protester contre les autorités locales. En Hongrie, des centaines de migrants ont franchi un cordon de police qui tentait de les contenir dans un point de rassemblement à la frontière serbe pour tenter de rejoindre l'autoroute menant à Budapest. Des affrontements entre réfugiés et police anti-émeutes ont été observés.

La police danoise a dû fermer lundi une autoroute par mesure de sécurité, alors que des migrants tentaient de rejoindre à pied la Suède, plus accueillante que le Danemark. Il va sans dire que dans ce flot de réfugiés, il est bien difficile de distinguer un djihadiste.      

L’UE divisée sur l’accueil des migrants

La politique à mener vis-à-vis des migrants suscite des divisions entre les 28 Etats membres de l'Union européenne. La Commission européenne a proposé mercredi aux Etats membres d’accueillir 120.000 migrants, lançant ainsi une nouvelle mesure d’urgence censée préfigurer la délicate mise en place de quotas permanents de répartition. La Commission a invité l’Allemagne et la France à accueillir respectivement 31 mille et 24 mille personnes au cours des deux prochaines années, l’Espagne à en prendre un peu moins de 15 mille. Suivont ensuite la Pologne, les Pays-Bas, la Roumanie, la Belgique et la Suède, en fonction d’une clé de répartition mêlant critères démographiques et économiques.

Pour l’instant, la République Tchèque refuse cette répartition obligée, tandis que la Hongrie accuse l’Allemagne d’avoir encouragé des migrants illégaux à pénétrer en Europe. Budapest a ainsi décidé de bloquer les bus transportant les réfugiés vers la frontière autrichienne et dressé les barrières anti-réfugiés à la région frontalière avec la Serbie. L’Autriche, pour sa part, envisage de boucler l’accueil des migrants coincés en Hongrie. Quant au Royaume-Uni, qui ne fait pas partie de l’espace Schengen, il entend bien de pas être inclu dans cette répartition. Certains députés britanniques ont d’ailleurs clairement prévenu qu’il n’était pas question de laisser l’EI profiter de la générosité des pays développés envers les réfugiés pour infiltrer l’Europe.

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Des migrans en attente d'un bus à leur arrivée le 1er septembre 2015 à Munich. Photo : AFP/CHRISTOF STACHE

Pour l’instant, l’Europe semble surtout débordée par cet afflux sans précédent de réfugiés. Et il n’est pas sûr que la réponse ne puisse être qu’humanitaire.

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