Un mandat épineux pour le nouveau président du Conseil européen

(VOVWORLD) - Le 1er juillet, l’Autriche a pris la présidence du Conseil européen pour un mandat de six mois. Sebastian Kurz et son gouvernement devront prendre une série de décisions qui auront des impacts considérables et durables sur l’avenir de l’Union européenne. Celle-ci deviendra-t-elle plus unie ou plus divisée? Surmontera-t-elle les difficultés actuelles? Les réponses devraient venir au cours des six prochains mois.
Un mandat épineux pour le nouveau président du Conseil européen - ảnh 1Le Premier Ministre autrichien Sebastian Kurz - Photo THX/TTXVN

La présidence du Conseil européen change chaque semestre. Tous les pays membres ont donc l’occasion de l’assumer. Celui qui est président du Conseil a la responsabilité de présider ses réunions, d’en décider l’ordre du jour, d’arrêter le programme de travail et de favoriser le dialogue autant au sein des réunions dudit conseil qu’avec les autres institutions européennes.

Un moment crucial

L’Autriche a pris la présidence du Conseil européen au moment où les 28 se trouvent devant d’énormes défis, intérieurs comme extérieurs. La sécurité des pays membres, les dettes publiques, l’immigration, le divorce avec le Royaume-Uni, les relations avec les États-Unis et la Russie… voilà les principaux fardeaux qui pèseront sur les épaules du chancelier Sebastian Kurz et son gouvernement.

Ces derniers ont d’ores-et-déjà annoncé des priorités. Les premières concernent la sécurité et l’immigration. «Une Europe qui protège», tel est le slogan du gouvernement autrichien qui prône une gestion migratoire plus draconienne, une meilleure défense des frontières extérieures de l’Union européenne pour garantir la sécurité des habitants et prévenir les immigrations clandestines. L’Autriche cherche aussi à promouvoir les négociations d’un budget pluriannuel pour l’Union européenne, entre 2021 et 2027, et à admettre de nouveaux membres.

Au sujet du Brexit, elle veut conduire les négociations de telle manière que le Royaume-Uni puisse quitter l’Union européenne en mars prochain de manière douce, et que les relations économiques bilatérales soient redéfinies convenablement.

En ce qui concerne la Russie, l’Autriche présidente de l’Union européenne préconise de tourner la page des sanctions. Elle compte se rapprocher de cette grande puissance pour réduire les pertes subies par les entreprises européennes. Enfin, avec les États-Unis, elle négociera pour prévenir le risque d’une guerre commerciale.

Un mandat délicat

Certes, les ambitions de l’Autriche sont grandes. Reste à savoir comment elle pourra les réaliser.

L’Union européenne vit dans une année décisive. Plusieurs de ses institutions s’apprêtent à se restructurer dans la perspective des élections générales prévues l’année prochaine dans certains des pays membres. Le Parlement européen, lui aussi, aura ses propres élections. Dans ce contexte, les gouvernements des pays membres trouvent qu’ils ont plus de chats à fouetter chez eux qu’à Bruxelles, d’où un certain manque de synergie européenne.

A cela s’ajoute la pomme de discorde migratoire. Malgré l’accord obtenu lors du sommet européen du 29 juin dernier, les divergences radicales entres pays de l’Est et ceux de l’Ouest rendent extrêmement compliquée sa mise en application.

L’Autriche a maintes fois exprimé sa volonté de mettre fin à cette division au sein de l’Union européenne, proposant de jouer l’intermédiaire entre différentes parties. A noter que ce pays a déjà assumé la présidence de l’Union européenne deux fois, en 1998 et 2006. Le moment est revenu pour elle de faire valoir son pouvoir fédérateur. Attendons de voir si Sebastian Kurz, le plus jeune chancelier de l’histoire autrichienne, réussira cet exploit.

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