Quand les enfants s’intéressent à des estampes populaires

(VOVWORLD) - Bandes dessinées, mangas, photos, films d’animation, jeux vidéo… difficile aujourd’hui d’attirer l’attention des enfants sur les estampes populaires qui font pourtant partie intégrante du patrimoine artistique national. En juin dernier, le Musée des céramiques, les promoteurs du projet «Créons avec les enfants» et des artisans du village d’estampes de Kim Hoàng ont organisé à Hanoï des ateliers découverte, pour faire connaître ces estampes au jeune public.
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Les estampes de Kim Hoàng, du nom d’un village en banlieue de Hanoï, sont apparues durant la seconde moitié du 17e siècle mais ont bien failli disparaître. Les artisans villageois avaient développé leur propre style et avaient réalisé de nombreuses planches. Mais en 1915, une inondation en a emporté une grande quantité. Des années de disette et de guerre ont suivi et en 1945, plus personne ne pratiquait ce métier. Il ne reste aujourd’hui que quelques planches gravées d’époque, conservées au musée des Beaux-arts vietnamiens. En 2015, un groupe de peintres et d’artisans a enfin réussi à reproduire des estampes de style ancien et aujourd’hui, l’objectif est de faire redécouvrir cet art aux jeunes générations de manière ludique pour le préserver.

Avant l’atelier, Dào Dinh Trung et ses confrères artisans ont préparé des petits morceaux de papier rouges et des planches de bois gravées.

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Devant les enfants, ils les ont enduits d’encre avant de montrer comment placer le papier sur la planche, de manière à ce qu’il soit parfaitement plat. Puis, à l’aide d’un rouleau, les enfants fixent le papier sur la planche, pour obtenir une image imprimée. Chaque planche correspond à une image typique de la campagne vietnamienne: des buffles, des boeufs, des porcs, des coqs et bien d’autres.

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Ainsi, grâce aux explications détaillées de cet artisan, la petite Nguyên Tuê Anh, 4 ans, a réussi à estamper une image de cochons.

“Chez moi, je peux dessiner, mais ici je peux estamper, c’est bien plus drôle!”, s’exclame-t-elle.

“Je pense que les enfants aiment bien ce que je leur explique. Ils apprennent vite à utiliser le rouleau pour imprimer. Je crois qu’ils ont pris goût aux estampes populaires de Kim Hoàng”, nous confie Dào Dinh Trung.

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De nombreux enfants sont venus découvrir les estampes populaires de Kim Hoàng. Certains sont accompagnés de leurs parents, mais la plupart font partie de clubs d’art pour enfants. Ta Bich Ngoc, responsable du club La lune, nous confie:

“C’est l’occasion pour les enfants de découvrir les estampes populaires de Kim Hoàng, qui sont moins connues que celles de Hàng Trông et de Dông Hô. Cette expérience leur sera bien plus instructive et plus facile à mémoriser qu’un cours à l’école sur le sujet.”

Un concours de création inspiré de ces estampes a été lancé à l’occasion de ces ateliers découverte.

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En plus d’estamper des images, les enfants peuvent également faire du coloriage, dessiner sur des éventails ou des masques traditionnels. Leurs oeuvres seront exposées jusqu’à la fin du mois d’août et la remise des prix est prévue pour septembre. L’intérêt des enfants pour ces estampes semble de bon augure pour l’avenir de cette tradition.

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