Une nouvelle jeunesse pour le don ca tai tu

(VOVworld) - La ville de Can Tho est la terre d’élection du don ca tai tu, cette forme de musique traditionnelle typique du Sud qui a été classée au patrimoine culturel mondial. A elle seule, la ville compte un bon millier de pratiquants répartis dans 170 clubs et groupes de tailles diverses. En période d’intégration internationale, la préservation du don ca tai tu doit beaucoup à la détermination de ces pratiquants, mais aussi aux efforts inlassables des autorités locales.

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Une présentation du don ca tai tu aux etudiants étrangers. Photo Lệ Hoa/VOV

Depuis septembre 2016, les habitants et les touristes ont droit, tous les soirs, à un concert gratuit de don ca tai tu au marché flottant de Cai Rang et à l’embarcadère de Ninh Kieu. Le théâtre de Tay Do, le centre culturel et sportif de Cai Rang et l’école culturelle et artistique de Can Tho s’y produisent en alternance, dans le cadre d’un programme orchestré par le service municipal de la Culture, des Sports et du Tourisme, qui veut en faire l’un de leurs produits touristiques phares. Comme beaucoup d’autres voyageurs, Thanh Huyen est ravie :

« C’est super, divertissant et gratuit. C’est une façon intelligente d’initier les jeunes au don ca tai tu. »

L’Université de Can Tho a été pionnière dans la valorisation du don ca tai tu. Dès 2005, elle a introduit un programme d’étude estival destiné à des étrangers souhaitant en savoir plus sur la culture, la gastronomie, l’agriculture et la vie des Vietnamiens en général, un programme dans lequel le don ca tai tu occupe une place importante. L’enseignant Le Dinh Bich qui, en plus d’être un excellent pédagogue, chante et joue de cette musique, a séduit tous ses étudiants. Pour faciliter leur compréhension, il a aussi pris la peine de retranscrire, sur l’échelle diatonique, les cinq notes typiques du don ca tai tu, qui est une musique pentatonique. Le Dinh Bich :

« J’apprends à des étudiants australiens, français et japonais la beauté de la culture et de la musique de la région en aval du Mékong. Ils l’adorent, et beaucoup veulent apprendre à jouer de nos instruments de musique traditionnels, a fortiori ceux du don ca tai tu. »

A Can Tho, plusieurs maîtres du don ca tai tu sont prêts à transmettre leur savoir, comme Hai Duc avec son étrange cithare à trois cordes, Ly Hung, un commerçant, qui avec ses chants et son jeu musical, traduit si bien les sentiments des habitants de cette zone fluviale. Mais les autorités locales s’activent aussi de leur côté. L’artiste émérite Kieu Nga, directrice adjointe du centre culturel de l’arrondissement de Thot Not :

« Si l’on introduit davantage le don ca tai tu à l’école, alors on pourra voir éclore une nouvelle génération de pratiquants. C’est simple, il faut apprendre aux enfants des chansons qui sont adaptées à leur âge. »

La ville de Can Tho a promulgué un plan de préservation et de valorisation du don ca tai tu jusqu’en 2020, qui consiste à préserver la quintessence de cet art tout en créant de nouvelles valeurs adaptées au goût du public contemporain. Il est notamment prévu de multiplier les concerts, les cours d’initiation et d’honorer celles et ceux qui s’efforcent de donner une nouvelle jeunesse à cet art traditionnel.

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