L’industrie vietnamienne vue par un étudiant français

(VOVWORLD) - Installé depuis cinq mois au Vietnam, Yanis Basta termine ses études d’ingénierie en réalisant un stage dans la chaine de production. Envoyé en mission à travers le Vietnam, mais également dans certains pays limitrophes, il a pu observer le travail dans les usines. Il a accepté de nous faire part de son expérience.
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VOV5: Bonjour Yanis et merci de répondre à nos questions aujourd’hui. Tout d’abord, rappelons que vous êtes au Vietnam pour six mois dans le cadre de vos études d’ingénierie. Votre travail vous oblige à partir en mission à travers le Vietnam mais également dans certains pays voisins. Pourriez-vous nous dire lesquels et en quoi consistent ces déplacements?

J’ai déjà passé cinq mois dans une entreprise qui est spécialisée dans le contrôle de qualité et l’amélioration des process dans une usine et dans une chaîne de production. Mon rôle dans cette entreprise se résume à être inspecteur de qualité et aider à l’amélioration des process de l’entreprise. Mon travail est très simple, je me déplace quotidiennement dans diverses usines afin d’inspecter les produits des différents clients. Ensuite on sélectionne un échantillon de produit qu’on teste. On effectue un contrôle visuel sur ce produit afin de s’assurer que tout est en ordre. Suite à ça, on rédige un rapport qu’on envoie directement à l’entreprise qui le vérifie puis le corrige et qui le transmet au client. Par la suite, ce dernier approuve ou non la production qui a été faite pour ces produits-là. J’ai beaucoup voyagé grâce à mon stage. Je suis parti au Cambodge. On m’a envoyé là-bas pour des inspections mais aussi ensuite pour contrôler le travail des inspecteurs. On s’est rendu compte qu’en fonction des pays les inspections duraient plus ou moins longtemps. Comme je l’ai dit auparavant, à la fin de chaque inspection on doit rendre un rapport et il se trouve que les inspecteurs vietnamiens, pour les mêmes inspections, envoient leurs rapports beaucoup plus tôt que les inspecteurs cambodgiens. Je suis donc parti là-bas pour connaître les raisons et savoir s’il y a un moyen d’améliorer leur process ou non. Je suis resté trois semaines au Cambodge. Par la suite, j’ai eu la chance de partir à Taiwan pendant un mois pour des inspections classiques. J’ai ensuite fait cinq jours en République de Corée à Séoul où, encore une fois, c’était pour des inspections classiques maislà-bas jeremplaçais un inspecteur qui venait de quitter la compagnie.

VOV5: Au terme de vos missions, quel type de rapport devez-vous faire auprès de vos supérieurs? À quoi sert-il exactement?

À chaque fin d’inspection on doit envoyer un rapport à l’entreprise qui sera ensuite envoyé au client après validation de la part de l’entreprise. Ce rapport servira de compte-rendu au client sur l’état actuel de sa commande et celui des produits. On peut diviser ce rapport en quatre grandes parties: la première partie est appelée «packing audit» qui est le contrôle des cartons. Contrôler le nombre de pièces dans chaque carton, savoir si ça respecte ce que le client a demandé. Ensuite contrôler les adresses d’envoi et les adresses de réception, contrôler les différents scan codes qu’il y a sur les cartons. Puis on va effectuer une partie «mesure» donc tout ce qui est mesure du produit, savoir si chaque point de mesure demandé par le client est respecté et s’il rentre dans les tolérances que celui-ci a donné. La troisième grande partie qu’on appelle la partie test, le client peut demander différents tests à l’inspecteur. Il doit effectuer tous ces tests et dire s’ils passent ou non. À la suite de ça, on effectue la dernière partie. On vérifie toutes les étiquettes qu’il y a sur le produit, savoir si elles aussi correspondent à ce que le client a demandé et on regarde ensuite la qualité du produit. Savoir s’il n’y a pas de taches dessus, s’il n’y pas de trou, de fil qui dépasse, de coutures mal faites, ou encore de problèmes de dessin sur le produit. À la suite de ça, on répertorie le nombre de défauts qu’on a trouvé et le client décide ou non de valider le rapport ou pas. S’il ne le valide pas, c’est un problème pour l’usine car cela veut dire que le client n’est pas du tout satisfait par la qualité de la production et par les produits qui lui sont proposés par l’usine.

VOV5: Vous avez eu l’occasion de visiter de nombreuses usines. Que pouvez-vous nous dire sur les ouvriers que vous avez côtoyés?

Au début j’appréhendais parce que je me disais qu’un inspecteur qui vient pour contrôler la qualité des produits ne va pas être bien reçu. Au contraire, les gens m’ont bien accueilli. La plupart parlaient anglais donc c’était assez simple pour moi de communiquer avec eux. Très gentils, très avenants, intéresses parce qu’ils n’ont pas l’habitude de voir des gens venir d’autres continents comme l’Europe ou l’Afrique. Ils posaient des questions sur d’où je venais, ce que je faisais là… C’était assez intéressant de discuter avec eux.

Ils sont vraiment concentrés sur leur travail et ils aident les inspecteurs aussi dans leurs tâches. C’est intéressant car l’inspecteur n’est pas non plus là pour faire le contrôleur basique qui est juste pour vérifier. On est aussi là pour aider l’usine à améliorer sa qualité. Donc si l’usine est coopérative et que les membres de l’usine nous aident dans notre travail, c’est encore plus simple pour nous.

VOV5: De votre expérience, qu’avez-vous pu constater dans le fonctionnement de l’industrie vietnamienne?

De ce que j’ai pu voir du fonctionnement de l’industrie vietnamienne, de par mes différents déplacements dans les usines, les ouvriers travaillent principalement à la chaine. On a plusieurs stands en fonction des différents produits. En général quand on effectue des inspections, on peut avoir des rapports qui ne sont pas très bons mais la plupart du temps la qualité est vraiment bonne dans les pays que j’ai pu faire au cours de mes différentes inspections.

Merci Yanis d’avoir répondu à nos questions aujourd’hui. Je vous souhaite une bonne fin de séjour au Vietnam.

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