Bh’riu Po, le patriarche de l’éthnie Co Tu

(VOVWORLD) - Les Co Tu ont une fête pour rendre hommage à leur cay neu, une perche rituelle qui est un emblème du Nouvel an, signe de tranquillité pour les premiers jours de l’an.  Cette année, la fête qui a réuni 15 ethnies minoritaires s’est déroulée, en juin dans le village culturel de Co Tu, dans la province centrale de Quang Nam. Le patriarche Bh’riu Po a été désigné par ses pairs pour fabriquer cette perche.

Bh’riu Po, le patriarche de l’éthnie Co Tu - ảnh 1Le patriarche Bh’riu Po a été désigné par ses pairs pour fabriquer la perche rituelle des Co Tu - Photo Thu Hoa/VOV5

La tradition vietnamienne veut que cette fameuse perche en bambou, à laquelle on va fixer des objets apportant du bonheur à son extrémité, soit fixée devant les maisons la veille du Nouvel an. Le but ? Conjurer les âmes maléfiques et les démons. Dans une petite maison située dans le hameau Aroh, sur la commune de Lang, Bh’riu Po nous explique comment se présente cette perche :

« Elle comprend deux parties. La partie “tam” que les Kinh appellent “goc” (pied en français) est enfoncée dans la terre. La partie restant est la cime du bambou. On y fixe plusieurs objets dont ceinture de femme car les Co Tu considèrent que c’est un des accessoires féminins les plus charmants. »

Bh’riu Po sculpte sur la perche des jeunes filles Co Tu dansant le “tung tung da da”, danse traditionnelle des Co Tu mais aussi des fleurs Dh’lom.

« Ici, ce sont les fleurs de bambou. Au milieu de ces fleurs, il y a des objets en osier dont se servent les Co Tu chaque jour. Ici, vous avez un tambour. J’ai décidé de réaliser un dragon sur le devant et le derrière de ce panier », a partagé Bh’riu Po.

Bh’riu Po a été élu chef du village il y a très longtemps. Ses connaissances sur la culture des Co Tu font l’admiration de tous les villageois. Sur la tradition du "cay neu" pratiquée par son ethnie, il précise :

« On doit choisir un bambou bien solide car il symbolise la vie. Sur le plan spirituel, les Co Tu pensent qu’à l’instar des hommes, les génies sont capables de sentiments et qu’ils récompensent les bonnes actions. En plantant cette perche rituelle, les villageois  espèrent chasser les esprits maléfiques et obtenir la réalisation de leurs vœux. »

A l’issue de la cérémonie, les Co Tu de la commune de Lang ont planté cette perche  dans le village culturel des Co Tu dans le district de Tay Giang. Une autre, plus petite, a été plantée au milieu des maisons gươl près de la forêt des folkienia-peu mou à A Xan.

En perpétuant cette tradition séculaire, Bh’riu Po participe à la transmission de cet héritage culturel inestimable auprès des jeunes générations Co Tu.

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