Xuan Hoach, exemple de sacrifice pour le folklore musical national

(VOVWORLD) - Xuan Hoach figure parmi les musiciens d’instruments traditionnels les plus renommés du Vietnam. Capable de manier à la perfection différents instruments traditionnels, il enseigne la musique et reproduit certains de ces instruments. 

Xuan Hoach, exemple de sacrifice pour le folklore musical national - ảnh 1L'artiste du peuple Xuan Hoach. Photo Ngoc Anh/VOV5

Né dans la province rizicole de Thai Binh, dans le delta du Fleuve Rouge, Xuan Hoach a commencé la musique en autodidacte dès son plus jeune âge. Il a rejoint le groupe amateur de sa commune avant de s’inscrire à conservatoire national Après ses études universitaires, Xuan Hoach a été affecté à la troupe nationale de chant et de danse (aujourd’hui dénommé « théâtre de chants et de danse du Vietnam »). Il nous confie :

« Thai Binh est le berceau du cheo-théâtre populaire. Ainsi, dans mes veines, il existe une passion pour cet art et j’ai été retenu au concours d’admission au conservatoire national. J’ai eu de la chance d’avoir pour enseignant un artiste comme Xuan Khai. Grâce à lui et à mes dons musicaux, j’ai obtenu la mention excellent à ma sortie du conservatoire en 1971. J’ai travaillé au théâtre de chant et de danse du Vietnam jusqu’à ma retraite en 2012. Mon succès est dû à ma formation universitaire et à mes études sur la musique. »

Xuan Hoach peut jouer de 6 instruments de musique traditionnels dont le dan nguyêt – un luth à caisse ronde et à deux cordes –, le dan nhi – une viole à deux cordes –, le dan tam – un luth à 36 cordes –, le monocorde ou encore des percussions. Il peut également interpréter le ca tru (chant des courtisanes), le chant de chau van ou encore le xam (chant des aveugles). Mais Xuân Hoach ne se contente pas d’être un excellent musicien puisqu’il se passionne aussi pour la fabrication d’instruments traditionnels. Il nous explique en quoi cette autre activité permet de préserver l’identité vietnamienne :

« J’ai reproduit le monocorde grâce à une photo d’archive de l’Institut national de musicologie. C’est un monocorde assez original car il dispose d’une tige assez haute. Cela a attiré mon attention. J’ai trouvé que mon monocorde émettait de bonnes sonorités. Le centre de préservation et de développement de la musique du Vietnam a reconnu qu’il s’agissait d’un monocorde antique reproduit à 100%. »

Aujourd’hui à la retraite, Xuan Hoach continue d’aider les jeunes artistes du théâtre de chant et de danse du Vietnam dans l’interprétation du xâm et la pratique des instruments traditionnels. Le week-end venu, il s’installe dans le vieux quartier de Hanoï où il interprète le xam, le ca tru et le chau van dans le but de promouvoir la musique traditionnelle auprès des touristes étrangers. Cet artiste, qui a reçu le titre d’artiste du peuple pour ses aptitudes, a également ouvert un atelier d’initiation au xam. Thao Giang, directeur du centre de développement de la musique du Vietnam récapitule :

« Xuan Hoach excelle en chant et en musique. Il fabrique aussi des instruments. Il a la capacité de jouer sur des instruments à cordes en soie réputés pour être difficiles. Xuan Hoach mérite vraiment son titre d’artiste du peuple. »

Xuân Hoach continue de participer à la préservation et au développement du xam. Il collectionne des archives sur le sujet et part à la rencontre de vieux artisans pour faire revivre cet art:

« Je fais partie des participants qui œuvrent pour la restauration du chant xam. Auparavant, j’accompagnais souvent Ha Thi Cau pour ses concerts à l’opéra de Hanoï. J’ai beaucoup appris sur le xam avec cette dame qui a certifié mon niveau. Elle nous a complimentés et j’en suis très heureux. »

Xuân Hoach figure parmi les rares artistes vietnamiens reconnus par l’organisation World Masters comme artiste du monde. On remarque toujours en lui une passion vivace pour la musique traditionnelle vietnamienne.

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