Un nouveau modèle d’université participant au processus de Bologne

(VOVWORLD) - Des crédits ECTS, un Bachelor en trois ans, une formation de pointe en Sciences et Technologies et totalement délivrée en anglais, un enseignement du français, des stages dans des prestigieux laboratoires internationaux, des débouchés sur le marché de l’emploi sûrs et attractifs,… Tous ces avantages, et bien d’autres, vous sont proposés par l'Université des Sciences et des Technologies de Hanoï (USTH) qui est un nouveau modèle d’établissement universitaire participant au processus de Bologne. Patrick BOIRON, qui est le recteur de cette université vietnamo-française, nous explique quels sont les atouts comparatifs de son établissement…   
Un nouveau modèle d’université participant au processus de Bologne - ảnh 1 Photo: Duc Quy/VOV5

Dans ce processus de Bologne, il y a un point important qui n’est pas présent dans les universités vietnamiennes, c'est par exemple le Bachelor. Le Bachelor chez nous s'effectue en trois années alors qu'il s'effectue en général en quatre ou même cinq années dans d'autres universités. Une des caractéristiques du processus de Bologne peut se résumer  par la formule « trois-cinq-huit »: trois ans de Bachelor, deux ans de Master et trois ans de Doctorat. Et puis, grâce au lien privilégié que nous avons avec la France, un consortium d'universités françaises participe au développement de l'USTH - 26 universités françaises, c'est-à-dire environ 30% des universités françaises - ainsi que de nombreux autres établissements de recherche prestigieux (IRD, CNRS, CIRAD, etc.). Nos étudiants ont la chance de pouvoir faire, dès le Bachelor, leurs stages dans des laboratoires en France. En Master également, leurs stages de deuxième année dans des laboratoires en France. Et encore au-delà, au cours de leur Doctorat, ils vont, grâce à l'accord intergouvernemental signé en 2009 entre le France et le Vietnam, faire leurs études en France. Et autre avantage encore à l’USTH, nos étudiants qui ont bénéficié de ces différents stages en France ou dans d'autres pays, lorsqu’ils vont faire leur Doctorat en France dans le cadre des bourses vietnamiennes du programme 911, ils sont recrutés comme enseignant-chercheur dans notre université à leur retour de France. Nous avons également cet avantage de ce lien avec la France qui nous envoie beaucoup d’enseignants venant des universités françaises du consortium. Il y a donc, à l’USTH, un continuum Bachelor-Master-Doctorat favorisé par le lien avec la France pour le développement de notre université pour les étudiants et les docteurs vietnamiens.

Un nouveau modèle d’université participant au processus de Bologne - ảnh 2 Photo: USTH

VOV5: Combien y a-t-il d’inscrits pour la rentrée de 2017?

Nous sommes une jeune université, donc nous ne sommes pas encore très connus dans le milieu vietnamien. Donc, notre effectif n'est pas encore très important mais il monte chaque année. Cette année, rien qu'en première année de Bachelor, nous avons recruté un peu moins de 200 étudiants. Il y aura donc, cette année, au total en Bachelor près de 500 étudiants. Nous en avons un peu moins de 200 en Master. Et nous avons ceux qui font leur Doctorat, qui vont partir ou ceux qui sont déjà partis (nous avons plus de 50 étudiants vietnamiens faisant actuellement leur doctorat en France et qui vont revenir à la fin de leur doctorat pour être recrutés chez nous. Donc, au total, ça doit faire 750-800 étudiants.

VOV5: Quelles sont les bourses proposées par votre université, actuellement ?

Dans la mission notre université, nous avons une politique de soutien, d’aide, de bourses, etc. très importante. Nous avons différents critères d’attribution, bien sûr, qui tiennent d'abord à la qualité des étudiants. Les très bons étudiants sont récompensés par différents types d’aide ou de réduction des droits d'inscription. Nous avons également une mission sociale permettant de donner des soutiens, y compris des bourses ou des aides, soit aux étudiants en difficulté financière, soit aux étudiants défavorisés qui viennent des provinces éloignées. Et ce soutien très important en termes de bourse provient de différentes sources financières. Nous avons pour l’ensemble de notre université un soutien de la Banque asiatique de Développement grâce à un prêt très important souscrit par le gouvernement vietnamien. Et dans ce prêt il y a une part qui est prévue pour les bourses avec différents types d’aide pour les étudiants. Mais nous consacrons également une part de notre budget propre, c’est à dire essentiellement les droits d’inscription, à un certain nombre d’autres étudiants qui ont besoin de ces différents soutiens.

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VOV5: Que pensez-vous du niveau global des étudiants vietnamiens ?

En tant que Français, je découvre ici une motivation des étudiants vietnamiens tout à fait étonnante et impressionnante. Notre établissement est une université de pointe dans laquelle nous formons des élites et des futurs cadres de l’économie vietnamienne. Donc, il faut une forte motivation pour suivre des formations en anglais sur des sujets de technologies difficiles. Et ce que nous trouvons ici, ce sont des étudiants motivés, courageux, « batailleurs » dans le sens où ils veulent absolument réussir. On a parfois des étudiants qui choisissent de venir s’inscrire dans notre université alors que leurs parents ne sont pas complètement convaincus. Pourtant, ces étudiants veulent venir chez nous, veulent faire leur formation ici. Ils ont des idées très précises, très réfléchies sur ce qu’ils ont envie de faire et deviennent de très bons étudiants. Cela offre une image très encourageante de la jeunesse Vietnamienne.

Un nouveau modèle d’université participant au processus de Bologne - ảnh 4 Photo:NVCC

VOV5: Parmi vos étudiants illustres, il y a Trương Tuấn Ngọc qui a fait un stage au centre spatial américain (NASA). C'est un grand honneur pour votre université…

Absolument. Nous pouvons être très fier de la qualité de nos formations: d’abord de la qualité des étudiants que nous recrutons, bien entendu, mais également de la qualité de nos formations. Notre Bachelor et tous nos Masters ont tous été accrédités par une agence internationale, le HCERES en France. Il s’agit d’un signe extrêmement important de reconnaissance de la qualité de nos formations. Et effectivement, à travers ces formations que nous offrons aux étudiants, on voit percer et apparaitre des étudiants de très haut niveau qui ont, grâce à la formation qu'ils ont suivi ici, la possibilité d'effectuer des stages dans des établissements prestigieux aux Etats-Unis ou dans d'autres pays. Non seulement l'USTH mais aussi le Vietnam peuvent être fiers puisque ces étudiants qui vont représenter leur pays à l'étranger, ont suivi la formation de l'USTH, bien entendu, mais auparavant  ont été formés par tout le système éducatif vietnamien. Oui, nous avons de très bons étudiants qui deviennent de très grands professionnels.

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VOV5: Si l’on s’en tient aux termes de l’accord intergouvernemental signé en novembre 2009 entre le Vietnam et la France, l’USTH devait être structurée autour de six filières. Envisagez-vous d’ouvrir d’autres filières répondant aux besoins de développement socio-économique du Vietnam?

Absolument, l'accord intergouvernemental qui fixait six voies principales (Espace et Applications, Biotechnologie Pharmacologique, Médicale et Agronomique, Eau-Environnement-Océanographie, Énergies, Science des Matériaux Avancés- Nanotechnologies, Technologie de l’Information et de la Communication), date de 2009. Depuis cette date, il est apparu que d’autres formations étaient nécessaires pour les besoins du Vietnam. Nous avons ainsi ouvert il y a un an deux nouvelles formations, en Bachelor pour l’instant, sur les Sciences et Technologies Alimentaires et et les Sciences et Technologies Médicales. Le Vietnam a un grand besoin de techniciens, d'ingénieurs, et de chercheurs dans ces deux domaines. Et nous avons d'autre projet. Le Vietnam est un grand pays du développement de l'aéronautique avec de nombreux contrats avec des principaux constructeurs d'avion, que sont Airbus ou Boeing. Et le Vietnam a besoin également d'avoir des techniciens, des ingénieurs qui notamment s'occupent de la maintenance des avions qui sont achetés par les principales compagnies d'aviation vietnamiennes comme Vietnam Airlines ou VietJet Air. Et nous allons ouvrir l'an prochain des formations aux niveaux Bachelor et Master dans le domaine de la maintenance aéronautique, avec le soutien des entreprises françaises et vietnamiennes du secteur comme Airbus et Vietnam Airlines et d’établissement d’enseignement prestigieux comme l’ENAC et l’IAS.

VOV5: Ce sont vraiment des projets ambitieux qui permettront de sécuriser la formation et le devenir de vos étudiants…

Exactement. Un exemple de sécurisation que nous tentons de faire dans la formation aéronautique que nous mettons en place en collaboration avec Airbus et Vietnam Airlines, c’est d’avoir un partenariat avec Vietnam Airlines qui va s’engager à recruter dès le départ des étudiants dans ces formations. Vietnam Airlines va prendre en charge leurs droits d’inscription mais bien sûr cette compagnie attend à la fin des études des étudiants qu’ils intègrent ensuite l’entreprise. C’est un avantage extraordinaire pour les étudiants qui, dès le départ de leurs études, vont être recrutés par l’entreprise qui va les embaucher à la fin de leurs études. Ils savent dès le début de leurs études qu’ils seront recrutés et ils connaissent même le salaire qu’ils gagneront trois ans après.

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VOV5: Votre université sera bientôt installée dans le parc de haute technologie de Hoa Lac, en banlieue de Hanoï. Quelle sera son envergure?

Nous avons un grand projet d'installation de notre université dans le campus Hoa Lac. Nous avons un terrain qui est déjà réservé pour nous de 65 hectares. Le plan de construction de différents bâtiments est maintenant prévu. Nous attendons l'ouverture des travaux d'installation peut-être dans deux ans dans ce nouveau campus où nous aurons, effectivement, une très belle et très grande université. Il s’agit d’un grand projet très ambitieux et essentiel pour le développement de notre université. 

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