Claude-Émmanuel Leroy lors du séminaire d’échanges sur le dialogue université-entreprise à Hanoi du 06 au 07 décembre 2018. Photo : Duc Quy/VOV

La stratégie quadriennale de l’AUF a été validée par son Assemblée générale, réunie à Marrakech (Maroc) en 2017. Cette programmation se structure autour de neuf défis. Une partie des défis concernent la démarche qualité, la gouvernance universitaire. L’autre défi concerne l’employabilité et l’insertion professionnelles. Le dernier défi concerne essentiellement tout ce qui est recherche, en relation avec le développement socioéconomique des sociétés de la région.

VOV5: Quelle est la nouveauté dans la programmation régionale?

Concernant la programmation régionale, c’est une déclinaison de ce qui a été voté par l’Assemblée générale de l’AUF. La spécificité, c’est qu’on développe essentiellement des activités autour de la gouvernance universitaire (qualification stratégique, démarche qualité), et autour de l’offre de formation professionnalisante de ces universités. Concrètement, ça veut dire que les licences professionnalisantes que l’on accompagne ont vocation à permettre un développement des compétences au service du développement des économies de la région.

VOV5: Quelles sont les défis de l’employabilité et de l’insertion professionnelle?

Ça concerne d’une part le dialogue entre les acteurs académiques et les acteurs socioéconomiques. Ça crée des espaces d’échange, de dialogue entre ces deux mondes. Mais c’est aussi d’accompagner la mise en place de la formation professionnalisante de niveau Licence, par exemple, en permettant à des étudiants de travailler à travers des stages et de pouvoir intégrer plus facilement le monde professionnel.

VOV5: À propos de l’approche par projet, pourriez-vous nous parler des critères de sélection?

Puisque l’Agence Universitaire de la Francophonie est un réseau, tous les projets doivent être interuniversitaire, mais aussi s’ouvrir sur des partenaires, par exemple des acteurs économiques, des entreprises et des sociétés. Ça c’est l’un des critères importants. L’autre critère, c’est la mise en place d’un projet sur une période très limitée dans le temps, deux ou trois ans, avec des objectifs et des résultats ciblés. Ça veut dire que lorsque l’on rédige un projet d’accompagnement par l’AUF, l’objectif est de pouvoir nous permettre de visualiser assez rapidement quels sont les résultats attendus d’ici deux ou trois ans. Ensuite, il y a une valeur ajoutée de la Francophonie. La valeur ajoutée de la Francophonie, ça veut dire finalement que ce n’est pas simplement un budget qui est demandé à l’AUF, c’est aussi une expertise francophone. Puisque nous sommes un réseau d’établissements d’enseignement supérieur de recherches, l’idée est de mutualiser les expériences pour permettre, par exemple, à une université vietnamienne de bénéficier d’une expertise sur une module de formation, d’une expertise sur la mise en place de stage professionnel, d’une expertise concernant la structuration de la recherche.

VOV5: En tant que responsable de l’AUF en Asie-Pacifique, comment jaugez-vous le partenariat entre les établissements d’enseignement supérieurs régionaux?

Il y a deux cas de figures. Il y a les établissements qui sont en situation d’offrir une expertise francophone, et puis il y a l’autre catégorie, ce sont des établissements qui demandent à recevoir des expertises. Et l’objectif de l’AUF est de pouvoir associer ces demandes, ces besoins et ces offres d’expertise, et là depuis un certain temps, très clairement, les universités vietnamiennes sont en situation d’offrir des expertises dans la région. Donc, c’est un changement qui est très important, ça veut dire que le Vietnam n’est plus en situation uniquement de recevoir des expertises, mais maintenant offre des expertises à des établissements membre de l’AUF au Cambodge, au Vietnam et dans d’autres pays en Asie-Pacifique.