Canh Hoach : quand «études» et «réussite» ne font qu’un

(VOVWORLD) - Canh Hoach, qui est aussi connu sous l’appellation populaire de Vac, est un village de la commune de Dân Hoà, une commune rattachée au district de Thanh Oai, en banlieue de Hanoï. Mais c’est surtout un village qui fait honneur aux traditions studieuses de ce pays, et qui peut se targuer d’avoir eu jadis deux premiers lauréats de concours nationaux de doctorat, eux-mêmes issus d’une famille, les Nguyên, pour laquelle, aujourd’hui encore, « études » et « réussite » ne font qu’un.    
Canh Hoach : quand «études» et «réussite» ne font qu’un - ảnh 1La maison communale de Canh Hoach - Photo Ngọc Anh/VOV5 

Au Vietnam, seuls deux villages peuvent s’enorgueillir d’avoir eu deux premiers lauréats aux concours nationaux de doctorat. C’est en effet une performance remarquable, surtout si l’on songe qu’il n’y a eu en tout et pour tout que 55 premiers lauréats dans l’histoire pluriséculaire de ces concours. A Canh Hoach, les deux gloires locales s’appellent Nguyên Duc Luong et Nguyên Thiên, son neveu. Nguyên Van Thang est leur descendant. Aujourd’hui, il a à charge de veiller au sanctuaire qui a été érigé en l’honneur de ses illustres ancêtres.   

« Si je remonte mon arbre généalogique, nous dit-il, j’arrive à un certain Nguyên Ba Ky, qui a été retenu au concours national de doctorat de 1463, c’est-à-dire sous le règne de Lê Thanh Tông. Alors, Nguyên Duc Luong, c’est est en fait son fils. C’est donc lui qui a gagné le premier prix du concours national de doctorat de 1514 sous le règne de Lê Tuong Duc, ce qui lui a valu d’être nommé vice-ministre des Affaires étrangères et d’être ensuite désigné ministre à titre posthume. Quant à Nguyên Thiên, c’est une autre histoire. C’est le fils de Nguyên Thi Hiên, la sœur de Nguyên Duc Luong qui, en plus d’être son oncle, a aussi été son tuteur. Et lui, c’est en 1532, sous le règne de Mac Dang Doanh, qu’il a gagné le concours. »

Deux lauréats pour une seule famille et un seul village ! Il y a de quoi être fier pour au moins dix générations, ce dont ne se prive pas Nguyên Van Khanh.

« Ici, tout le monde est fier d’habiter un village où sont nés deux premiers lauréats, s’exclame-t-il ! Pour nous qui en sommes les descendants, ça crée des obligations, dont la moindre est de briller dans les études !... »    

Canh Hoach : quand «études» et «réussite» ne font qu’un - ảnh 2 Les villageois préparent des offrandes pour honorer leur mémoire - Photo Ngọc Anh/VOV5

Chaque année, à l’occasion du Têt ou de l’anniversaire de décès des deux lauréats, les villageois préparent des offrandes pour honorer leur mémoire.

« La fête du village de Canh Hoach se déroule entre le 11ème et le 13ème jour du 3ème mois lunaire, nous explique Nguyên Van Thang. Nguyên Duc Luong et Nguyên Thiên sont vraiment des gloires locales. Chaque année, on porte leurs tablettes de culte en procession vers le sanctuaire des lauréats avant de les ramener dans les sanctuaires familiaux. Le sanctuaire qui leur est dédié a été construit en 1596. Il abrite encore un certain nombre de reliques, dont le titre de premier lauréat, des brûle-encens, et des décrets de nomination. C’est très officiellement un vestige historique et culturel national. »

Pour les Nguyên de Canh Hoach, les études auront toujours été synonymes d’ascension sociale. Beaucoup d’entre eux ont d’ailleurs occupé des postes importants à la cour et aujourd’hui encore, beaucoup de belles légendes circulent à leur propos, tant il est vrai que leur exemplarité est presque proverbiale. Preuve s’il en fallait une que « bon sang ne saurait mentir », il semblerait bien que Nguyên Du, l’immense poète qu’on ne présente plus, serait apparenté à ces Nguyên-là, de Canh Hoach donc. C’est en tout cas ce qu’il ressort des travaux de Lê Thuoc, qui font autorité en la matière.

Il est révolu, bien sûr, le temps des concours de doctorat. Il n’empêche. Les études, elles, sont toujours le lot des enfants de Canh Hoach. Alors à eux de se montrer dignes de leurs ascendants…  

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