C’est en 1998 que les voyagistes ont commencé à s’intéresser à Thoi Son. Depuis, le flux touristique ne tarit pas. Témoin ce groupe de visiteurs étrangers qui découvrent les lieux avec émerveillement…     
On peut facilement les comprendre… Thoi Son a tout de l’Eden retrouvé : un endroit verdoyant, luxuriant même, loin de l’agitation des villes… Imaginez un peu… Vous êtes en barque. Vous vous laissez glisser au fil de l’eau, sous la voûte des cocotiers. Tout autour, les vergers embaument… Et petit à petit, vous vous laissez gagner par une douce langueur… Eh bien, c’est ça, Thoi Son : un petit coin de paradis terrestre, dont aucun fruit n’est défendu…    

Photo: Thu Hoa

Les quelques habitations que l’on trouve sur l’îlot ont gardé une simplicité rustique véritablement enchanteresse. Celle de Tam Cho, par exemple, dont l’architecture obéit aux règles du feng shui, et qui abrite de nombreux meubles et objets vénérables, notamment un autel des ancêtres et des sentences parallèles qui feraient bonne figure sur une image d’estampe. Tout autour, des bonsaïs, soigneusement taillés, signe, s’il en fallait un, que cette demeure est celle d’un homme raffiné, héritier d’une vieille civilisation.  

Une vieille civilisation dont Tam Cho souhaite promouvoir les valeurs puisqu’il collabore avec différentes agences de voyage d’Ho Chi Minh-ville qui lui envoient des groupes de touristes. Ceux-ci s’arrêtent en général une demi-heure chez lui, le temps de déguster du thé et des fruits et d’entendre quelques airs de musique traditionnelle.         
Après quoi, ils sont attendus chez Lê Hoàng Son, le propriétaire d’un jardin de 2.700m2 dans lequel on peut trouver 10 mille variétés d’orchidées.   

« Avant, il y avait des longaniers, nous explique Lê Hoàng Son. C’est ma fille qui m’a conseillé de me mettre aux orchidées. Au début, j’essayais de vendre des branches fleuries, mais ça ne marchait pas trop bien. C’est comme ça que petit à petit, j’en suis venu à cette idée de grand jardin ouvert aux touristes. Les 3 premières années ont été un peu difficiles, mais maintenant, j’ai plein de visiteurs. La haute saison ? C’est entre septembre et avril. Alors bien sûr, il faut faire en sorte que les orchidées soient en fleur… »            
L’orchideraie - ainsi appelle-t-on les jardins de ce type - de Le Hoang Son a maintenant 4 ans d’existence et surtout de belles perspectives devant elle. Mais Le Hoang Son a plusieurs cordes à son arc puisqu’il est aussi apiculteur. Le miel qu’il produit est même labellisé sous le nom de Lan Thao Nguyen. 
« Thoi Son, ça fait une superficie totale de 1.000 hectares dont 500 cultivables, nous précise-t-il. Il y a surtout des longaniers, ici, c’est vraiment la culture numéro un. Ça tombe bien pour moi parce que les longaniers, ça favorise l’apiculture !... »        
Le Hoang Son a passé la moitié de sa vie à Thoi Son. Il constate avec joie que le niveau de vie ne cesse de s’y améliorer, grâce à la fruiticulture, à l’apiculture, bien sûr, mais aussi au tourisme dont les mannes sont au moins aussi nourricières que les alluvions du Mékong. Il faut dire qu’à raison de 1.500 à 3.000 visiteurs par jour, ce n’est plus une réussite, mais un immense succès dont l’éclat n’a d’égal que la luxuriance des vergers…