Une ethnie dont le patrimoine musical est particulièrement riche

(VOVWORLD) - Direction Hà Giang, l’une des provinces montagneuses du Nord, et plus précisément Xuân Giang, une commune rattachée au district de Quang Binh, qui a la particularité d’être peuplée à 90% de Tày.

Les Tày, donc… Une ethnie dont le patrimoine musical est particulièrement riche, à tel point qu’à Xuân Giang, les autorités communales ont décidé de regrouper les artistes folkloriques au sein d’une association. A charge pour ces derniers de préserver et de faire rayonner ce patrimoine…     

Une ethnie dont le patrimoine musical est particulièrement riche - ảnh 1Les Tày de Xuân Giang - Photo baohagiang
Chez les Tày, qu’ils soient de Xuân Giang ou d’ailleurs, chanter est une seconde nature. Les Tày possèdent du reste un solide répertoire de chants folkloriques. Il y a le chant then, bien sûr, le chant yeu, mais aussi toute une tradition de chants alternés qui sont autant d’échanges galants. Certaines fêtes traditionnelles, notamment celle du pilonnage du riz, donnent lieu à de véritables récitals au cours desquels filles et garçons se renvoient la romance, comme d’autres la balle.  

Nous étions chez Hoàng Van Binh, le président de l’Association des artistes folkloriques de Xuân Giang, en pleine séance de cour de cithare et de chant. Fondée en 2012 avec une bonne trentaine de membres dont un certain nombre de seniors susceptibles d’assurer la partie transmission orale, l’Association compte aujourd’hui une bonne centaine de personnes réparties dans les 9 hameaux de la commune

« Il y a le chant then, le chant yeu, plein d’airs folklorique, des instruments… Tout ça a bien failli tomber dans l’oubli. C’eût été dommage, tout de même ! Heureusement qu’ici, à Xuân Giang, tout un pan de ce patrimoine a pu être préservé », nous dit Hoàng Van Binh.    

L’Association des artistes folkloriques de Xuân Giang organise aussi des cours de chant et de danse dans les écoles. Et comme elle ne fait décidément rien à moitié, elle organise même des cours d’été, qui sont plutôt bien suivis puisque chaque classe accueille une quarantaine d’élèves.

« Pour nous, les Tày, tous ces airs folkloriques participent à notre identité culturelle. Et il faut savoir qu’à chacun de ces chants, correspond une danse spécifique », précise Hoàng Van Binh.  

Ce qu’il faut savoir, aussi, c’est que l’association ne dispose d’aucun financement particulier. Elle ne doit son existence qu’à l’enthousiasme et au dynamisme de ses membres, lesquels ne cessent de collecter de vieux airs, à défaut de lever des fonds.

« J’apprends à chanter des airs folkloriques depuis que j’ai 15 ans », nous raconte Hoàng Thi Thâp, du hameau Quyên. « Je me suis déjà produit dans différentes localités et aujourd’hui, je suis bien contente de voir apparaître des troupes folkloriques ici et là. Ca offre des possibilités d’échange, et ça, c’est précieux, tout comme le fait d’apprendre ces chants et ces danses aux plus jeunes, chose que je fais moi-même au collège de Xuân Giang ».

Tous les mois, les artistes folkloriques animent donc des cours de chants et d’instruments dans les maisons culturelles des hameaux de la commune de Xuân Giang, pour la plus grande joie de la jeune génération qui, pour le coup, ne demande qu’à s’instruire.

« J’apprends à chanter depuis que j’ai 13 ans et je me produis dans différentes localités. J’ai même participé à des concours. Personnellement, je suis l’enseignement de Hoàng Van Binh et en tant que membre de l’ethnie Tày, je tiens à en préserver le patrimoine culturel », nous explique Hoàng Thi Nhu Quynh, 16 ans.     

Les autorités communales de Xuân Giang apportent un soutien bienveillant à tous ces efforts. Elles entendent d’ailleurs développer des échanges artistiques avec d’autres localités dans le but avoué de redonner ses lettres de noblesse à la culture Tày.   

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