La hotte fleurie des Choru

(VOVworld) - Avec ses deux anses qu’ils accrochent à leurs épaules, la hotte est pour les Choru, comme pour d’autres ethnies des hauts-plateaux du Centre d’ailleurs, le mode de portage idéal. Les Choru, eux, chérissent particulièrement cet objet, qu’ils appellent la hotte fleurie.

La hotte fleurie des Choru - ảnh 1
Photos: Phan Nhan

Simples mais diversifiés, les motifs de décoration sont tressés avec des lamelles de bambou dont les couleurs, naturelles, donneront cette impression «florale». La hotte, elle, est faite de bambou, d’écorce d’arbres et de lianes. Une fois tressée, elle sera mise à sécher au-dessus du foyer. Pour ce qui est des contrastes de couleur, le temps fera son œuvre, et en général il le fait merveilleusement bien! Quoiqu’il en soit, c’est un objet quotidien qui a une grande valeur artistique, estime Nguyen Van Duc, un touriste hanoien:

«Chez d’autres ethnies, notamment celles des zones montagneuses du Nord, les hottes ne sont pratiquement pas décorées, alors qu’ici, les hottes Choru sont magnifiques. Que ce soient les V ou les losanges, ces motifs de décoration de couleurs éclatantes témoignent de l’habileté remarquable de leurs créateurs. Et puis…en plus d’être belles, ces hottes sont très solides.»

Il y a eu un temps où seules les personnes âgées savaient tresser les hottes, mais des ateliers de formation ont été ouverts à l’intention des jeunes, se félicite Ma Ban, qui habite le district de Duc Trong, dans la province de Lam Dong:

«Auparavant, peu de jeunes savaient tresser des hottes, mais les autorités du district et de la commune leur ont ouvert des ateliers de formation, et plusieurs patriarches villageois ont fait de même.»

La hotte fleurie des Choru - ảnh 2

Ya Hiêng fait partie de ces maîtres artisans qui oeuvrent à la transmission du savoir ancestral. Il habite à Préh Tiyong, un village rattaché à la commune de Phu Hoi, du district de Duc Trong. Initié au métier dès l’âge de 8 ans, il va tous les jours dans la forêt chercher du bambou et d’autres plantes ligneuses pour faire des hottes, et ce depuis une soixantaine d’années déjà. Il a transmis son savoir à ses huit enfants et à d’autres villageois. Pour Ya Hiêng, savoir tresser des paniers et des hottes signifie avoir une source de revenu et plus important encore, préserver un métier traditionnel.

«Je réfléchis beaucoup à la façon de préserver la vannerie traditionnelle Choru, de peur de la voir péricliter. L’Etat nous a aidés à ouvrir des ateliers de formation, que tout le monde, jeunes et moins jeunes, vienne nombreux.»

En plus d’être un moyen de portage, la hotte fleurie des Choru est aussi un accessoire de beauté pour les femmes à l’occasion des fêtes et un objet rituel indispensable à l’occasion de la cérémonie au cours de laquelle on donne son prénom à un bébé.

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