La légende du khêne des Mong

(VOVWORLD) - Le khêne est l’instrument de musique fétiche des Mong. C’est celui avec lequel ils expriment leurs sentiments envers les autres, mais aussi envers la nature grandiose des montagnes du Nord-Ouest. L’histoire du khêne, c’est l’histoire du peuple Mong lui-même.
La légende du khêne des Mong - ảnh 1Le khêne, c’est le symbole de la fraternité entre les membres de la communauté - Photo bienphong.com.vn

Dans les croyances des Mong, le khêne sert d’interprète entre le monde des vivants et celui des divinités. En plus d’être un instrument de musique, c’est le symbole de la fraternité entre les membres de la communauté, comme nous l’explique Thao A Den, un Mong, auteur de recherches sur la culture de son ethnie.

«On ne saurait dire exactement quand est né le premier khêne», nous dit-il.  «Mais la légende veut qu’il soit l’œuvre d’une fratrie de sept personnes ayant décidé de vivre ensemble à la mort de leur parents et qui auraient alors créé un instrument de musique composé de sept tubes de tailles différentes. Par cet instrument, nous les Mong voulons parler d’une même voix, œuvrer dans le même but.» 

La légende du khêne des Mong - ảnh 2Photo baotintuc.vn

Peuple mélomane, les Mong jouent du khêne partout. Mais peu de gens savent qu’au début, cet instrument était uniquement utilisé dans les funérailles, pour égayer l’atmosphère et guider l’âme du défunt vers l’autre monde.

Au fil du temps, le khêne est devenu synonyme de joie et de fête. Les hommes Mong en jouent en dansant. Les gestes sont diversifiés. On peut danser le dos courbé, les jambes sautant dans l’air ou faisant une espèce de pirouette. On peut aussi sauter à cloche-pied en avançant ou en reculant… Quand la musique est très dynamique, le danseur utilise davantage ses jambes qui se touchent en l’air. Certaines danses ressemblent alors à de véritables démonstrations d’art martial. Tout un art qu’il faut apprendre dès le plus jeune âge, nous dit Ly Van Sinh, un joueur de la province de Thai Nguyen.

«Un adulte Mong qui se respecte doit absolument savoir jouer du khêne. Moi, ça m’a pris trois ans pour l’apprendre. Et à 18 ans, j’ai pu jouer du khêne pour séduire les filles. C’est ainsi que ma femme m’a repéré parmi tant d’autres garçons. On s’est mariés grâce au khêne», nous raconte-t-il

La légende du khêne des Mong - ảnh 3Le khêne - Photo bienphong.com.vn

Et c’est ainsi que les danses au khêne continuent de solidariser les Mong et de rythmer leur vie. Où qu’ils aillent, les Mong emportent avec eux ces mélodies qui leur rappellent leurs origines, leur appartenance à cette fratrie légendaire.

Commentaires

Beaulieux Colette

Bonjour à l'équipe du service français,C'est avec beaucoup de plaisir que je retrouve ces évocations du khêne, ce symbole de fraternité... Plus

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