Le mariage des Pa Ko

(VOVWORLD) - Les jeunes Pa Ko sont libres de choisir leur futur conjoint. Mais le mariage, lui, est régi par un ensemble de règles préservées et transmises de génération en génération.
Le mariage des Pa Ko - ảnh 1 Photo: bao Tin Tuc
Autrefois, lorsqu’un garçon Pa Ko trouvait une fille à son goût, il se rendait chez elle et frappait à la porte à l’aide d’une branche. Si elle ouvrait la porte, il pouvait alors entrer. Ensuite, le jeune couple passait la nuit entière à discuter et à échanger des chants d’amour. Cette pratique, appelée «sim», n’existe plus de nos jours, mais les chants alternés restent une partie indispensable des rituels nuptiaux chez les Pa Ko.

Après avoir pris la décision de se marier, les deux jeunes informent leurs familles respectives, qui vont alors préparer les offrandes nécessaires au mariage. Ho Van Hanh, le patriarche d’un village Pa Ko dans la province de Thua Thien-Hue, indique:

«Avant d’aller chez la fille pour demander sa main, la famille du garçon doit se prosterner devant l’autel des ancêtres pour les informer de la tenue de cette cérémonie. Elle apporte aussi à la famille de la future épouse des cadeaux, qui comprennent obligatoirement des verroteries et des agates. Selon la tradition, ces cadeaux traduisent leur consentement et permettront de tisser par la suite des liens solides entre les deux familles.»

Les familles doivent également s’occuper des festivités. Chez les Pa Ko, cela comprend des cadeaux destinés aux futurs mariés mais aussi aux membres de l’autre famille. Du côté de l’époux, des colliers en argent, des verroteries, des agates, des vêtements ainsi que du bétail (porcs, bœufs et chèvres), dégustés pour l’occasion, sont prévus. La famille de l’épouse apporte pour sa part des brocatelles, des poissons ou encore des volailles.

Le mariage traditionnel chez les Pa Ko comprend deux cérémonies principales. La première consiste à conduire la mariée chez son époux après l’avoir reçue dans sa famille tandis que la seconde permet de sceller la relation entre les deux familles. A l’issue de la première cérémonie, la mariée repartira avec des brocatelles, du poulet bouilli et du riz gluant cuit à la vapeur. Aussitôt descendue de l’escalier, elle se pare d’une brocatelle qui, selon la croyance, la protégera de tous les malheurs d’une vie d’épouse. En arrivant chez son époux, la première personne qu’elle y apercevra sera sa belle-mère. Celle-ci ôtera la brocatelle couvrant sa tête et la remplacera par un collier d’agates. Après s’être bien installées, les deux familles échangeront des chants, scellant ainsi leur nouvelle relation.

Voici certaines paroles de ces chants : «Il nous manque du maïs et du riz. Nous avons entendu dire que vous en avez de très bonnes variétés chez vous. Alors, pourriez-vous nous en donner un peu?». L’autre famille y répond alors ainsi : «Merci d’avoir fait cette demande, mais nos variétés de maïs et de riz sont plutôt mauvaises, nous avons peur que vous soyez déçus.»

En échangeant ces quelques paroles rhétoriques mais chaleureuses, les deux familles se remettent des cadeaux. Ho Van Tien, un spécialiste de la culture Pa Ko, explique:

«Les chants alternés constituent une cérémonie rituelle dans le mariage des Pa Ko. A travers des paroles simples, les deux familles expriment leurs sentiments réciproques, en vantant discrètement les qualités de leur enfant.»

La maîtrise de ces chants par les familles montre également les connaissances et le prestige de celles-ci. La perpétuation de ces traditions nuptiales participe à la richesse culturelle des Pa Ko.


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