Le Têt des Mong

(VOVWORLD) - Le Nouvel An traditionnel des Mong arrive un mois plus tôt que celui des Kinh, majoritaires au Vietnam. Il arrive le premier jour du douzième mois lunaire, quand les pêchers et les pruniers fleurissent dans ce froid pénétrant, qui est typique de la région du Nord-Ouest.

A quelques jours du Têt traditionnel, rien n’est plus important que les préparatifs pour le passage à la nouvelle année. Chez Giang A Co, dans la province de Son La, les hommes nettoient et décorent l’autel. Quant aux femmes, elles préparent des plats typiques pour l’occasion. Vivant en haute montagne, les Mong sont autarciques depuis des générations. Ils ont l’habitude d’élever leurs porcs, leurs coqs et leurs poules, explique Giang A Co.

«On élève ces animaux pour le Têt», nous dit-il. «Il faut un porc et deux coqs pour les plats du Nouvel An. Et après un Têt, on prépare le suivant.»

Le Têt des Mong - ảnh 1 Photo: Khoahocphattrien

Les trois premiers jours de l’année lunaire, les Mong cuisinent pour rendre hommage à leurs ancêtres et recevoir les invités qu’ils espèrent nombreux. Chaque famille abat un porc ou deux. La viande sera cuite de façon à ce qu’elle prenne la consistance de la gélatine, ce qui permettra une longue conservation. Le gras sera liquéfié à la poêle et, là encore, c’est dans l’idée de pouvoir conserver.   

Le Têt des Mong - ảnh 2Un repas du Tet des Mong. Photo: Khoahocphattrien

La grande originalité dans les repas du Tet des Mong, c’est qu’il y a très peu, ou pas du tout de légumes, alors qu’ils en mangent tous les autres jours de l’année. Giang A Co nous explique pourquoi.

«Sur le plateau, il faut de la viande de porc, du poulet et des gâteaux de riz gluant», nous explique-t-il. «Les trois premières matinées de la nouvelle année, on ne mange pas de légumes, mais uniquement de la viande. C’est une tradition ancienne. Nos aïeux nous ont toujours expliqué que manger de la viande apporterait chance et prospérité et qu’en revanche, si on mangeait du riz et des légumes ces jours-là, on risquerait de rencontrer la pluie lorsqu’on irait au champ.»

Outre la viande, les plats indispensables sont des gâteaux de riz gluant et de la farine de maïs cuite à la vapeur. Les gâteaux sont ronds, symbole d’abondance.

Le Têt des Mong - ảnh 3Photo: Khoahocphattrien

Pour exprimer leur gratitude envers leurs ancêtres, les Mong tiennent à décorer l’autel de leurs propres mains. Ils n’achètent pas d’objets tous faits, mais les confectionnent eux-mêmes à partir de papiers colorés dont ils feront des pompons. Sur l’autel, ils mettent trois feuilles carrées de papier, dorées au milieu, représentant trois générations d’ancêtres. Mais l’autel serait incomplet sans un coq qui, selon la légende, appelle le soleil et apporte chance. Aussi simple que cela puisse paraître, chez les Mong, il revient uniquement aux hommes les plus respectés de décorer l’autel des ancêtres. En tenue traditionnelle, Giang A Co s’assied devant l’autel, priant les aïeux de revenir partager ce moment sacré de l’année avec leurs descendants.

Tout en récitant sa prière, Giang A Co met du riz et du poulet qu’il déchire de ses propres mains dans les bols qui se trouvent sur le plateau d’offrandes. La prière peut durer une trentaine de minutes. Une fois ces rites accomplis, la famille au grand complet se rassemble pour partager le repas et se souhaiter une bonne et heureuse nouvelle année.

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