Un espoir pour les victimes de l’agent orange

(VOVworld)- Les 24 patients qui sont soignés actuellement au centre de désintoxication des victimes de l’agent orange de l’hôpital militaire 103 de Hanoi viennent tous de Danang. Ils sont traités selon la méthode Hubbard, une méthode qui a déjà été appliquée avec succès aux victimes de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.

Le centre en question est installé dans de modestes maisons qui ne comportent toutes qu’un rez-de-chaussée et pas d’étage. En dehors des salles et des bureaux de travail des spécialistes et des médecins, les locaux abritent des saunas, réservés aux patients. Des saunas: voilà qui peut paraître insolite en un tel endroit. Mais la méthode Hubbard a justement ceci de particulier qu’elle s’appuie sur la sécrétion de la sueur pour désintoxiquer le patient.    

Cette méthode se base sur 3 points, nous explique le docteur Nguyen Ba Vuong: la gymnastique, les bains de vapeur et un régime alimentaire rigoureux. Les patients qui veulent être soignés selon cette méthode doivent au préalable se soumettre à des contrôles stricts. Il ne faut pas qu’ils soient sujets à des maladies mentales, à des maladies du foie ou de la vésicule bilière. Une femme enxceinte non plus, ne pourrait pas suivre ce genre de traitement. Pour certains patients souffrant d’anémie, de neurasthénie ou de problèmes rénaux, on a pu constater que c’était beaucoup plus difficile. Mais pour en revenir au traitement lui-même, la course à pied et la gymnastique visent à introduire rapidement des vitamines dans le système circulatoire pour repousser les agents toxiques hors des tissus du corps. Quand au régime alimentaire, il doit être riche en vitamines, en protéines. Le sommeil, aussi, doit être bien réglé.

Chaque jour, le traitement commence par une course à pied d’une bonne demie heure, histoire de mettre en éveil le système circulatoire et le corps. Ensuite, vient le bain de vapeur qui permet lui-aussi de repousser les agents toxiques hors du corps.

Les bains de vapeur durent de 4 à 5 heures chaque jour, nous indique Nguyen Ba Vuong, avec des températures oscillant entre 60 ou 80 degrés. Si un patient ne supporte plus le bain, il peut sortir prendre une douche d’eau fraîche avant de revenir. Et quand, il y a une pause, il peut prendre des fruits et des vitamines. Sinon, dans le bain, il peut se tenir assis ou couché.

La course à pied et le bain sont les 2 principales opérations du traitement. A première vue, on pourrait être tenté de croire que les choses sont simples, mais d’après Dang Huong Giang, qui en assure la promotion, la méthode Hubbard suppose beaucoup de rigueur et de précision dans son application.       

Cette méthode paraît simple, nous dit-elle, mais elle doit être appliquée avec beaucoup de précision. C’est simple parce qu’il suffit de demander au patient d’avoir des temps de sommeil suffisamment conséquents et d’adopter un régime alimentaire à base de légumes cuits, de façon à garder beaucoup de fibres et de vitamines. Pour ce qui est des vitamines, nous administrons aux patients de fortes doses, ce qui nous oblige à en importer, d’ailleurs. De toutes ces vitamines, c’est la vitamine B3 qui est la plus importante et qui décide de l’efficacité du traitement. C’est grâce à elle que les agents toxiques sont repoussés des tissus adipeux puis chassés du corps par la sécrétion de la sueur.

En 2010, l’association des victimes de l’agent orange s’était déjà mis en contact avec l’organisation ABLE pour appliquer cette méthode Hubbard à près de 600 patients de la province de Thai Binh, dont l’état de santé s’était alors considérablement amélioré.   Aussi, la création d’un centre de désintoxication au sein de l’hôpital militaire 103 a-t-elle vocation à redonner espoir aux milliers de personnes  à travers tout le pays qui souffrent des séquelles de l’agent orange. Le ministère de la défense et l’association des victimes de l’agent orange ont prévu de mettre sur pied 2 centres de ce type dans les hôpitaux 103 et 175, nous révèle le général Hoang Manh An, le directeur de l’hôpital militaire 103. Ici, le centre vient tout juste d’être inauguré et certains équipements manquent encore à l’appel. Actuellement, nous sommes en train de soigner 24 patients qui viennent tous des abords de l’aéroport international de Danang qui est l’une des zones les plus contaminée. Ces personnes suivent le traitement pendant 10 jours. Après quoi, ils devront effectuer des tests sanguins qui nous diront si, oui ou non, le traitement aura été efficace.      

Une précision: tous les frais d’hospitalisation sont pris en charge. En cours de traitemnent, les patients sont guidés en termes de régime alimentaire ou d’hygiène personnelle. Dinh Thi Mai a 57 ans. Elle vient d’un quartier particulièrement contaminé de Danang. Au bout de 10 jours de traitement, son état s’est visiblement amélioré, pour son plus grand soulagement.  

Avant, j’avais des talons fissurés et des articulations raidies aux bras, mais maintenant, tout a disparu, constate-t-elle. Quand il y a des sautes climatiques, je ne suis prise de quintes de toux. Au début, j’avais des nausées et des maux de tête, mais ça aussi, c’est fini…Je ressens encore de légers picotements mais ne vois pas de boutons rouges sur ma peau. Chaque jour on doit faire un bilan de santé. Aujourd’hui, en sortant du bain de vapeur, je me sens vraiment bien.

Actuellement, au Vietnam, on dénombre environ 4,5 millions de personnes contaminées directement ou indirectement par l’agant orange. Autant dire que si cette méthode Hubbard s’avère concluante, elle sera synonyme d’«espoir»  pour des milliers de gens./.


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