Hanoi, les cafés, les jeunes....

(VOVworld) - Les amateurs de cafés l’auront tous noté : depuis quelques années à Hanoi, de nouvelles enseignes ont fait leur apparition : The Coffee Bean & Tea Leaf, Starbucks Coffee, Gloria Jean's Coffee, Illy, pour ne citer que celles-là… Ce sont des établissements « à l’occidentale », flambant neuf, tout confort garanti… Mais pour autant, les petits cafés traditionnels, « sur le pouce », comme on en trouve à foison dans le vieux quartier, n’ont pas disparu, ils ont même la côte auprès des jeunes, paraît-il ! Qui l’eût cru ?

 

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Pour ce qui est de la carte des boissons, les petits cafés traditionnels ne tiennent évidemment pas la comparaison avec les établissements modernes qui leur font aujourd’hui concurrence. Les uns se contentent de servir du café noir, du café au lait, du café aux œufs ou du thé vert, alors que les autres !… Mais alors, comment expliquer que ces petits cafés, ces petits troquets de trottoir, dans la plupart des cas, résistent encore et toujours au rouleau compresseur des grands établissements modernes ? Tout de suite quelques éléments de réponses avec Viet Ha, un étudiant : « Oui, évidemment, les grands cafés modernes comme Coffee Beans ou Starbucks, ça a un côté pratique pour les jeunes. On entre, on commande son café, et on ressort avec son gobelet… Ca permet de boire son café au bureau. Mais moi, franchement, pour ce qui est des cafés, je suis plutôt de la vieille école !... Je trouve que c’est beaucoup plus sympa de pouvoir s’installer quelque part, de pouvoir prendre son temps pour discuter, pour lire, pour écrire… Ce que j’aime, quand je vais dans un café, c’est de pouvoir m’offrir un vrai moment de détente, en fait ! »    

 

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Bon, d’accord, mais… où les trouve-t-on, ces petits cafés traditionnels, si typiquement hanoïens ?Pas trop chauds, pas trop bruyants, ils sont à même le trottoir, ou nichés sous la véranda d’une vieille villa… des petites tables, de minuscules tabourets, quelques tasses, des théières, des assiettes de graines de pastèques, et le tour est joué !   

 

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« Tout mon café est resté dans son état d’origine. Regardez… Les portes, les tables, les chaises, les escaliers… Tout est ancien ! » C’est ce qu’estime Tran Thu Huong, la patronne du café Lam, l’un des plus anciens cafés de Hanoi. « Je tiens beaucoup à conserver cet aspect-là. Oui, bien sûr, j’aurais pu restaurer tout ça et faire un café moderne comme on en voit un peu partout ! Mais non, je reste attaché à tout ce décor, et mes clients aussi ! », ajoute Mme. Huong.

C’est d’ailleurs là aussi que j’ai rencontré Tuan Hung, un jeune photographe, qui profite de son temps libre pour arpenter la ville avec son appareil photo en s’octroyant de petites pauses dans les vieux cafés.  

 

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« Des endroits comme ça, on en trouve un peu partout au bord des lacs ou dans le vieux quartier », confie Hung. « Les Hanoïens aiment bien boire du café, bien sûr, mais ils aiment bien aussi pouvoir profiter du spectacle de la rue. Beaucoup de jeunes, comme moi, aiment bien se retrouver dans les petits cafés aux abords de la cathédrale pour prendre un café, un jus de fruit ou une tasse de thé. » affirme-t-il.

« Aux abords de la cathédrale »… Voilà qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd ! J’y vais donc de ce pas, et je découvre effectivement une bonne dizaine de petits cafés, tous envahis par une clientèle jeune, des vietnamiens pour la plupart, encore qu’on voie ça et là quelques étrangers. C’est donc bien vrai, les jeunes préfèrent se retrouver dans ce genre de petits bistrots de trottoir ! Je vais demander à la demoiselle qui est assise là, avec sa tasse de café, ce qu’elle en pense.  

 

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En général, je passe une ou deux heures tous les jours, au café, seule ou avec des amis. Pour moi, ce n’est pas la peine d’aller dans des établissements chers. Ce qui compte, c’est de trouver un lieu agréable, un lieu tranquille… Vous voulez connaître mes adresses ? Eh bien, il y a tout d’abord un petit café-trottoir, rue Nguyen Du, que j’aime bien. Et puis il y a aussi le café Dinh, rue Dinh Tien Hoang.  

 

Dao Phuong Ngoc Huyen habite dans le quartier. Pour elle aussi, rien de tel qu’un petit café-trottoir : « Des cafés de luxe ? Il y a « Serenas », qui fait aussi piano-bar, ou encore Klever Juice, à Hang Bai. Mais honnêtement, ce n’est pas mon truc ! Je n’y vais vraiment que si je dois rencontrer quelqu’un d’un peu important, sinon je préfère, et de loin, les petits cafés de la rue Ba Trieu, par exemple. Là, au moins, je peux bavarder tranquille et étendre mes jambes !... »

 

Comme quoi, le snobisme n’a pas beaucoup prise sur la jeune génération, et pour « branchés » qu’ils soient, les grands établissements modernes n’ont décidément pas le monopole du cœur. Tant mieux, car ce ne sont pas que de simples petits bistrots qui résistent ainsi aux affres de la modernité, c’est quelque chose de beaucoup plus durable et surtout de beaucoup plus hanoïen : la convivialité ! 

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