Le Dinh Tut, l’instrument de musique fétiche des Gie Trieng

(VOVworld) -  Autrefois, lorsqu’ils voulaient invoquer l’âme du riz, les Gie Trieng soufflaient dans un tube de bambou. De cette légende serait né le Dinh Tut, leur instrument de musique fétiche, qui accompagne leur vie du début jusqu’à la fin.

Le Dinh Tut, l’instrument de musique fétiche des Gie Trieng - ảnh 1
Photo: To Oanh

En langue Gie Trieng, «Dinh» signifie «tubes en bambou». Les Gie Trieng disposent d’une dizaine d’instruments de musique de la famille Dinh, qui sont donc faits en tubes de bambou. Le Dinh Tut est le plus important. On en joue pour fêter une naissance, un mariage, mais aussi pour pleurer un mort. Cet instrument est composé de six tubes de bambou de tailles et de longueurs différentes, aiguisés à un côté. Chaque tube correspond à une note. Zo Ram Nhia, un Gie Trieng de la province centrale de Quang Nam:

«On doit couper un tronc de bambou en six tubes, les ranger et lier dans l’ordre, du plus petit et plus court au plus grand et plus long. C’est en soufflant dans ces tubes qu’on fait de la musique.»

Fête du riz nouveau, cérémonie de sacrifice du buffle, réunions villageoises… pas de festivité communautaire sans Dinh Tut. A la fête du riz nouveau, qui est la plus importante fête des Gie Trieng, cet instrument est la vedette. Jeunes gens et jeunes filles endimanchés jouent et dansent au son du Dinh Tut. Les filles forment un rond autour d’une perche élevée ou d’un feu, en suivant le rythme du Dinh Tut joué par les garçons. Ceux-ci jouent de leur instrument en se déplaçant, une main tenant l’ensemble, l’autre frappant sur l’autre côté des tubes pour comprimer l’air et créer des effets de réverbération. Hien Tiep, une Gie Trieng de Quang Nam :

«Cette danse au Dinh Tut est une tradition qui s’est transmise de génération en génération. Il ne faut surtout pas la perdre.»

Il y a huit danses au Dinh Tut, chacune ayant une signification et des mouvements différents. Pour ce qui strictement musical, le Dinh Tut ne se joue pas en solo. Dans une fête, il faut un groupe de 6 à 8 musiciens. Le chef du groupe marche devant, donnant le ton et le rythme aux autres. Tous les hommes Gie Trieng jouent de cet instrument, et Zo Ram Vanh n’est pas une exception:

«C’est difficile au début mais si on écoute attentivement les explications de ceux qui ont de l’expérience, on finit  par savoir jouer. Le Dinh Tut nous conforte et nous bénit.»

Indispensable dans la vie de leurs ancêtres, le Dinh Tut continue de l’être dans la vie des Gie Trieng aujourd’hui.


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