Les Choru

(VOVworld) - Chu Ru, Cho Ru, Choru, Kru et Ru sont les appellations différentes d’un même groupe ethnique de 20.000 personnes vivant essentiellement dans les provinces de Lam Dong et de Ninh Thuan (Centre) et dont la langue fait partie du groupe des langues malayo-polynésiennes. Vivant dans des villages, les Choru élisent leur patriarche, lequel assume à la fois le rôle de chef du village et de maître de cérémonies. Peuple agricole s’il en est, les Choru pratiquent essentiellement la riziculture.

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Photos: Internet

Les Choru vivent en familles élargies, trois ou quatre générations partageant le même toit. Hommes et femmes portent tous un turban. La tenue traditionnelle des hommes est de couleur blanche. A l’opposé, les femmes couvrent leur chemisier d’une grande écharpe, noire en temps normal et blanche à l’occasion des fêtes. Quant à leur jupe, elle est souvent d’une couleur qui oscille entre noir et vert.

Le rouge et le noir sont les deux couleurs principales des hottes Choru. Elles proviennent toutes de la nature, des feuilles et des écorces d’arbres. Une fois tressés, ces fameuses hottes sont mis à sécher au-dessus du foyer, ce qui permettra de rendre les couleurs plus foncées après un certain temps, explique Ma Huong, une Choru de Lam Dong:

«Mes grand-parents ont appris à mes parents qui, à leur tour, m’ont appris à tresser et à utiliser les hottes. Ces objets servent à contenir de l’eau, des produits et des outils agricoles pour aller aux champs. Ils sont très importants pour nous.»

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En février-mars, les hauts-plateaux du Centre sont couverts de blanc, la couleur des fleurs de caféiers. C’est la saison des mariages. Matriarcat oblige, c’est la femme Choru qui décide de sa vie conjugale. C’est sa famille qui, avec l’aide d’une entremetteuse, portera des cadeaux chez l’élu de son cœur. Après avoir fait la demande officielle et reçu une réponse favorable, l’entremetteuse fera porter au garçon un collier en verroterie et une bague de fiançailles en argent. Pour exprimer son consentement, un représentant de ce dernier fera porter à la fille une bague similaire. Mais il faut savoir que les Choru distinguent la bague «mâle» de la bague «femelle» et la fabrication d’une paire exige beaucoup de temps et de travail, comme nous l’explique Ya Tuat, un maître artisan de la province de Lam Dong:

«Ça fait 20 ans que je fabrique des bagues Choru. J’ai dû apprendre pendant trois ans. C’est un métier traditionnel qu’on se doit de préserver et de transmettre.»

Les Choru ont une vie littéraire et musicale riche, avec des contes, des épopées et des instruments originaux tels que le r’tong ou le tenia. Leur danse fétiche est la Tamga, une danse collective. Par ailleurs, ils pratiquent le culte des ancêtres et diverses cérémonies en l’honneur des génies de l’agriculture.

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