Guerre commerciale USA-Chine : dans l’œil du cyclone

(VOVWORLD) - Le conflit commercial, déclaré il y a deux mois entre les États-Unis et la Chine, a des répercussions au niveau planétaire. Les bourses mondiales sont en chute libre et plusieurs monnaies asiatiques se fragilisent face au dollar américain. Les tensions entre les deux plus grandes économies risquent d’altérer la croissance mondiale sur le long terme.
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Le spectre d’une guerre commerciale entre Washington et Pékin plane sur l’économie du globe et risque de ralentir le processus de mondialisation. Beaucoup de pays sont fortement pénalisés par les représailles tarifaires imposées par les deux plus grandes puissances mondiales et la croissance du monde risque de perdre entre 1 et 3%.

Répercussions sur les marchés asiatiques

La Chine, mais aussi l’Inde, l’Indonésie et le Myanmar sont déjà témoins de la dégringolade de leur monnaie. Le yuan chinois subit une dépréciation de 3,2%, et la roupie indienne est au plancher depuis juin. La chute des monnaies s’explique par une prudence excessive des investisseurs en Asie, là où les  marchés dépendant de la Chine et de l’Inde subissent de fortes et directes  répercussions.

En République de Corée, bien que le won ne chute pas encore, le pays du Matin calme est, selon les spécialistes, l’un des plus grands perdants de cette guerre puisque les États-Unis et la Chine sont ses deux plus gros partenaires commerciaux. Selon l’Association commerciale sud-coréenne, le produit intérieur brut national devrait diminuer de 0,018%, l’équivalent de 236,5 millions de dollars, si Washington et Pékin imposent des taxes à 25% aux importations mutuelles estimées à 50 milliards de dollars.

 Taïwan n’est pas épargné non plus puisque son PIB devrait chuter de 0,025%. Le Canada devrait arriver troisième sur ce classement des grands perdants, suivi du Mexique et de l’Irlande. Ces chiffres sont calculés dans l’hypothèse où le PIB des États-Unis et de Chine serait privé de 0,1 et 0,2% à cause du conflit commercial.

Mesures à prendre

Si les effets négatifs sont inévitables, les économistes ont cependant exclu le scénario d’une nouvelle crise économique. A l’appui de leur conclusion, la capacité des institutions monétaires d’Asie à avoir su tirer les leçons des vagues de dépréciation de 2013, 2015 et 2016 et à avoir réagi rapidement et de manière adéquate. Le gouvernement indonésien par exemple a quadruplé le taux d’intérêt des épargnes depuis trois mois. New Delhi et Manille envisagent de faire de même dans les meilleurs délais. Par ailleurs, une réserve abondante en devises étrangères fortes permet aux pays asiatiques de mieux contrôler leur déficit budgétaire.

Séoul, pour sa part, cherche de nouveaux partenaires en Asie pour réduire sa dépendance à la Chine et aux Etats-Unis et se tourne vers l’Inde et l’ASEAN. Le ministère du Commerce sud-coréen, qui suit à la loupe l’évolution de l’actuelle guerre commerciale, prévoit des dispositifs de soutien en faveur des entreprises qui se tournent vers de nouveaux marchés.

 Les États-Unis et la Chine entendent se reparler cette semaine pour trouver une issue à leurs tensions. Donald Trump devrait aussi revoir son homologue chinois Xi Jinping au moins deux fois en novembre, en marge du Forum de coopération économique d’Asie-Pacifique (APEC) en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au sommet du G20 en Argentine.

Les négociations entre les deux acteurs principaux sont indispensables pour mettre un terme à cette guerre commerciale qui pénalise la planète entière.  Mais de leur côté, tous les autres pays doivent faire preuve d’initiative pour réduire autant que possible les impacts négatifs de ce conflit sur leurs propres économies.

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