Palestine: Le Fatah et le Hamas signent un accord de réconciliation

(VOVWORLD) - Le mouvement islamiste Hamas et son rival palestinien du Fatah ont signé le 12 octobre au Caire un accord de réconciliation destiné à mettre fin aux divisions palestiniennes. S’agit-il d’un pas en avant vers une résolution du conflit israélo-palestinien ?

Ce texte marque la fin d’une décennie de déchirements dévastateurs entre les deux mouvements rivaux. Mais les questions les plus épineuses n'ont toujours pas été abordées. Le Hamas et le Fatah se sont donnés deux mois pour les résoudre. Une nouvelle réunion est prévue au Caire le 21 novembre.

Palestine: Le Fatah et le Hamas signent un accord de réconciliation - ảnh 1 Azam al-Ahmad (D) du Fatah et Saleh al-Aruri (G) du Hamas signent un accord de réconciliation au Caire, le 12 octobre 2017 en Egypte - Photo AFP/TTXVN

Un accord final pour mettre fin aux divisions palestiniennes

Le Fatah et le Hamas ont fixé au premier décembre l’échéance d’un transfert de pouvoirs dans la bande de Gaza, actuellement gouvernée sans partage par le Hamas. C’est l’Autorité palestinienne, entité internationalement reconnue supposée préfigurer un Etat palestinien indépendant, qui devra à cette date assumer « toutes les responsabilités » dans cette région. Autre avancée de la réconciliation, 3.000 policiers de l’Autorité palestinienne vont être déployés dans la bande de Gaza et aux frontières avec Israël et l’Egypte. Par ailleurs, Mahmoud Abbas devrait lever « très bientôt » les mesures financières prises en 2017.

Le président de l'Autorité palestinienne a salué cette réconciliation comme "l'accord final pour mettre fin aux divisions" palestiniennes. Pour ce début du rapprochement, M. Abbas devrait se rendre prochainement à Gaza, pour la première fois depuis au moins dix ans.

Vers une résolution du conflit israélo-palestinien ?

Une question se pose à l’heure actuelle: “L’accord sera-t-il respecté ?” rappelons que toutes les tentatives de réconciliation entre les deux parties ont échoué depuis 2007, y compris celle qui avait donné lieu à un accord en 2011 au Caire. D’après les analystes, les chances de prospérer seraient plus grandes. Isolé et confronté à une crise humanitaire à Gaza, le Hamas doit respecter cet accord en échange d’une levée du blocus. Deux millions de Gazaouis vivent sur un territoire exigu, éprouvés par trois guerres avec Israël depuis 2008, les blocus israélien et égyptien, la pauvreté, le chômage et les pénuries d'eau et d'électricité.

Certains spécialistes, à l’inverse sont septiques et estiment que des points essentiels n’ont pas été réglés dans l’accord.  C'est le cas notamment de l'avenir des 25 000 hommes des brigades Ezzedine al-Qassam, le bras armé du Hamas. Le mouvement islamiste refuse d'envisager un désarmement alors que le président de l'Autorité palestinienne exclut de reproduire le modèle du Hezbollah, en référence à la milice chiite considérée comme un Etat dans l'Etat au Liban.

Reste aussi l'épineuse question de la reconnaissance d'Israël. Le Hamas refuse toujours d'en reconnaître l'existence. Un préalable pour les États-Unis mais aussi pour le Premier ministre israélien. Benjamin Netanyahou a en effet prévenu que son pays n'accepterait de traiter avec un gouvernement parlant au nom de toutes les factions palestiniennes qu’à la condition que le Hamas démantèle son bras armé, rompt avec l'Iran et reconnaît Israël. Des conditions a priori impossibles à satisfaire pour le Hamas. 

L’accord signé entre le Hamas et le Fatah permettra t-il une réconciliation pour fonder un Etat palestinien indépendant ? Il est en tout cas prématuré de parler d’un règlement du conflit israélo-palestinien.

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