Syrie: la coopération entre Moscou et Washington remise en question

(VOVWORLD) - Un avion de combat américain a abattu mardi un drone armé appartenant aux forces syriennes loyalistes. Cet incident fait suite à la destruction dimanche, déjà par un avion américain, d'un appareil de l'armée de l'air syrienne. Ces récents développements font craindre une escalade du conflit et remettent en cause l’efficacité de la coopération entre la Russie et les Etats-Unis qui sont censés coordonner  les actions militaires en Syrie. 

Selon Washington, l’avion militaire en question aurait tiré sur des combattants soutenus par les Etats-Unis, au sud-ouest de Raqqa. De son côté, Damas jure qu’il ne visait que des positions contrôlées par Daesh. Quoiqu’il en soit, l’incident a provoqué la colère de la Russie qui n'aurait pas été prévenue de cette attaque. 
La tension monte d’un cran
Alors que le régime syrien qualifie « d’agression flagrante » la destruction de cet avion, la Russie parle « d’acte d'agression » au bénéfice des terroristes opérant dans le pays. Moscou a en tout cas annoncé la suspension de son canal de communication militaire avec les Etats-Unis, canal qui était censé permettre aux deux puissances de coordonner les actions militaires en Syrie et d’éviter les incidents. Mais la Russie est allée plus loin, en prévenant que tout avion de la coalition internationale volant à l'ouest de l'Euphrate serait désormais considéré comme une cible potentielle.  Le message a visiblement été reçu du côté américain puisque le Pentagone s’est empressé d’assigner de nouveaux emplacements à ses avions de combat en Syrie de façon à éviter toute confrontation avec les forces aériennes russes. 
Par la voix de son porte-parole, le secrétaire général de l'ONU a pour sa part mis en garde contre un risque « d'escalade militaire » en Syrie, appelant les principaux protagonistes de l’affaire  à un retour au calme.    
La coopération entre Moscou et Washington remise en question
C’est la quatrième fois depuis l’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump que Washington s’en prend ainsi au régime de Bachar-al Assad. En avril dernier, les Etats-Unis avaient déjà tiré 59 missiles Tomahawk sur une base aérienne syrienne en réponse à une attaque chimique présumée, attribuée au régime de Damas. Pour cette fois, il semblerait que Moscou n’ait pas été averti, en dépit d’une ligne rouge censée fonctionner en pareil cas.    
A plus de deux semaines de la prochaine conférence sur la Syrie qui aura lieu à Astana, au Kazakhstan, les parties concernées sont appelées à faire preuve de retenue et à adopter une nouvelle approche afin de trouver une issue à ce conflit qui est entré dans sa sixième année et qui n’en finit plus d’endeuiller la région. 

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