Vers une stratégie industrielle européenne ?

(VOVWORLD) - Ce jeudi 21 mars, le sommet de l’Union européenne s’ouvre à Bruxelles. Deux sujets majeurs devraient dominer les débats : la sortie du Royaume-Uni et une nouvelle stratégie industrielle européenne. Proposée par l’Allemagne et la France, cette politique volontariste est censée aider les entreprises européennes à résister à la concurrence internationale.
Vers une stratégie industrielle européenne ? - ảnh 1 Photo d'illustration

Une initiative franco-allemande…

C’est pour garantir l’emploi de demain dans les domaines stratégiques que la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron ont proposé une nouvelle stratégie industrielle européenne. C’est en tout cas l’argument avancé par Mme Merkel, qui soutient plusieurs projets d’innovation et de recherche. Le plus important consiste à créer un consortium européen de production de batteries pour les véhicules électriques. D’après le ministre français des Finances Bruno Lemaire, dans la mesure où les batteries électriques représenteront « entre la moitié et le tiers » de la valeur des futurs véhicules, il serait dangereux de dépendre des fournisseurs étrangers, en particulier de fournisseurs asiatiques.

Parallèlement à ce projet de consortium, Paris et Berlin veulent modifier les règles européennes de la concurrence pour permettre le développement de champions industriels mondiaux. La France et l’Allemagne regrettent en effet la décision de Bruxelles d’empêcher la fusion entre les groupes allemand Siemens et français Alsthom, fusion qui aurait pu donner naissance à un géant européen du transport ferroviaire.

Lors d’une conférence de presse donnée le 19 février à Berlin, Bruno Lemaire et son homologue allemand Peter Altmaier ont jugé nécessaire de transformer les règles européennes aujourd'hui « dépassées ». Ils souhaitent que le Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement ait la capacité de « revenir » sur des décisions de la Commission européenne « dans des cas bien définis » et « sous réserve de conditions strictes ». En clair, les pays européens pourraient, le cas échéant, bénéficier d'un droit de veto pour passer outre le refus de la Commission européenne.

Troisième volet de cette stratégie, la protection des intérêts européens face aux pratiques des pays tiers.

« Si nous avons des technologies puissantes, modernes, de pointe, nous ne voulons pas que ces technologies puissent servir à d'autres continents que le continent européen », a déclaré Bruno Le Maire. «Nous devons nous protéger avec des règles de réciprocité, d'autonomie stratégique et de protection des investissements étrangers en Europe», a-t-il ajouté.

… mise à rude épreuve

Dans sa communication sur la politique industrielle de 2012, la Commission européenne avait défini six lignes d’action prioritaires dont trois concernaient l’industrie 4.0, à savoir les technologies de fabrication avancées, les technologies clés génériques et les réseaux intelligents.

Alors que la concurrence devient de plus en plus rude à l’échelle mondiale, l’Europe sait qu’elle ne doit plus se contenter d’avoir été le berceau de la révolution industrielle. Mais dès lors que les priorités et les potentiels des pays diffèrent et que les intérêts des uns ne correspondent pas systématiquement à ceux des autres, il devient difficile d’obtenir un consensus sur une stratégie industrielle commune. Ce processus nécessitera sans doute plusieurs sommets supplémentaires.

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