«Faire un joli noeud…»

(VOVWORLD) - Le macramé est une forme de création de tissu, basée sur une technique particulière de nœuds, qui peuvent être plats pour les bracelets ou colliers, ou en volume pour fabriquer des objets tels que porte-pots, rideaux ou sculptures. Wikipédia dixit, en tout cas.   

«Faire un joli noeud…» - ảnh 1 les particpants de macramé au Vélo Love Cafe Bar

J’ai rendez-vous au Vélo Love Cafe Bar, qui est niché dans une petite ruelle attenante à la rue Ve Hoa, dans l’arrondissement de Tây Hô. Je suis attendue par tout un groupe de jeunes femmes, qui ont en partage l’amour du macramé.

Lorsque j’arrive, elles sont toutes autour d’une table en bois entouré de plantes, de tableaux et surtout d’objets divers, réalisés en macramé. Bijoux, accessoires, décorations murales… Il y en a de toutes sortes. Il faut dire qu’avec le macramé, on peut faire de tout…

«Je ne connaissais rien de macramé, avant, mais j’ai réussi à faire plusieurs choses… J’aime bien venir ici, pour participer à cet atelier. Ça me détend après les heures de bureau…», me raconte Mai Hoa, l’une de ces jeunes femmes.

«Faire un joli noeud…» - ảnh 2

L’atelier que Mai Hoa vient de mentionner fait partie d’un projet intitulé «Hmoob», rassemblant sept jeunes femmes Mông qui travaillent ou étudient à Hanoi. Au départ, il ne s’agissait pour ces jeunes femmes que de fabriquer quelques bracelets pour arrondir leurs fins de mois: une initiative courageuse, certes, mais qui n’aura pas été couronnée de succès… Ou plus exactement qui n’aurait pas été couronnée de succès si une certaine Nguyên Huong Linh, styliste de son état, n’était pas tombée par hasard sur ces jeunes femmes. C’est elle, Nguyên Huong Linh donc, qui a eu l’idée de créer cet atelier.

«Avant de les rencontrer, j’étais tombée sur certains de leurs croquis. En voyant tout ça, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire, qu’elles avaient un potentiel et que mon idée d’atelier pouvait les intéresser. Et voilà, c’est comme ça que ça a démarré et je dois dire que jusqu’à présent, ça marche plutôt bien. Il y a de plus en plus de personnes qui viennent ici», me dit-elle.      

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Phuong Gem est l’une de sept Mông de l’atelier. Visiblement, le macramé aura été, pour elle qui vient des hauteurs de Hà Giang, une véritable ouverture au monde.    

«Ce qu’on veut, c’est faire connaître le macramé un peu partout, au Vietnam. Et pour ça, c’est finalement plus intéressant d’organiser des ateliers que de faire du commerce. Ça, Huong Linh nous l’a bien montré. Non seulement, on gagne de l’argent, mais en plus, on transmet quelque chose…», m’explique-t-elle.        

Le macramé, l’art de décorer des nœuds donc, serait né chez les tisserands arabes, au 13e siècle. Introduit en Espagne, il s’est ensuite répandu à l’ensemble de l’Europe, avant de partir à la conquête du monde. Il faut souligner, à ce propos, le rôle joué par les marins qui, de la Chine au Nouveau Monde, ont troqué leurs propres réalisations en macramé, qui était l’un de leurs passe-temps de bord. Voilà pour un peu d’Histoire, et là encore, merci Wikipédia.

Mais qu’en est-il aujourd’hui, à l’époque d’Internet-roi?      

«Les apprenants se montrent souvent très dynamiques», constate Huong Linh. «Ils cherchent à maîtriser les techniques et n’hésitent pas à consulter des tutoriels sur Internet. À chaque rencontre, ils arrivent avec des tas de questions, de tas de petits problèmes techniques…  C’est quelque chose de très positifs. Le macramé, c’est très D.I.Y, vous savez ‘Do it yourself’… Les gens préfèrent faire les choses eux-mêmes plutôt que de les acheter quelque part et moi, je trouve ça formidable parce que ça développe la créativité individuelle».    

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 Le macramé, c’est simple… Eh oui! De quoi a-t-on besoin? De ficelle, de doigts agiles et surtout… de patience. Si vous ajoutez une bonne dose de créativité, alors là, évidemment…

Nguyên Huyên est néophyte en matière de macramé, mais visiblement elle s’éclate.

« C’est la première fois que j’essaie le macramé. C’est difficile, mais vraiment sympa. Les  instructeurs sont tous très patients, ils nous suivent, étapes par étapes», me confie-t-elle.   

Il y a bien sûr différentes techniques. Les plus ardues ne sont maîtrisables qu’au prix de plusieurs mois de persévérance, mais c’est aussi ce qui fait le charme du macramé.

«Le macramé est très à la mode, de nos jours, et on peut trouver actuellement plus de 50 types de nœuds différents», précise Phuong Gem.  «Le matériel de base, c’est du fil de coton et une surface lisse qui puisse servir de support… Alors, ensuite, que conseiller à un débutant ? Des choses simples, a priori, du type chaises suspendues, carpettes, hamacs… »

Grâce aux nombreux tutoriels disponibles en ligne, le macramé est actuellement en train de revenir sur les devants de la scène, mais surtout de s’immiscer dans les décorations intérieures.  

«C’est bien de pouvoir joindre les deux bouts, mais c’est encore mieux de pouvoir faire un joli nœud», écrivait Philip Kerr… Que dire de plus?

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