Vu Lang: quand la statuaire cultuelle devient une industrie florissante

(VOVWORLD) - Nous restons en banlieue de Hanoï, pour cette semaine. Mais cette fois, c’est dans le district de Thanh Oai que nous nous rendons, et plus précisément à Vu Lang, un village rattaché à la commune de Dân Hoà, qui a ceci de particulier que l’on y sculpte des objets de culte en bois.  
Vu Lang: quand la statuaire cultuelle devient une industrie florissante   - ảnh 1 Le village de Vu Lang - Photo Ngọc Anh/VOV5

On recense actuellement 450 foyers de sculpteurs, à Vu Lang, et pas moins de 500 sculpteurs qualifiés. Les ateliers du village tournent tous à plein régime. Il suffit d’ailleurs de parcourir la rue principale pour s’en rendre compte: de part et d’autre de la chaussée, on peut voir des statues qui sèchent dans le vacarme que font les machines à scier et à découper.      

Pour réaliser une statue belle et solide, il faut bien choisir le bois. En général, les sculpteurs de Vu Lang choisissent des bois pas trop durs, mais qui résistent bien à la chaleur, à l’humidité, aux termites et aux vrillettes.

«On utilise essentiellement du bois de jaquier, de talauma et de manglietia jaune», nous dit Dào Trong Diêm, sculpteur de son état. «Les autres bois sont considérés comme impurs. Alors pour ce qui est de la taille, du volume et de la forme des statues, il y a bien sûr des standards à respecter.»      

Vu Lang: quand la statuaire cultuelle devient une industrie florissante   - ảnh 2Des statues de culte en bois du village de Vu Lang - Photo Ngọc Anh/VOV5 

Les sculpteurs de Vu Lang réalisent surtout des statues de Sakyamuni, de la déesse Kwan Yin, de Maitreya et de différents Arhats: c’est au bouddhisme qu’ils consacrent leur savoir-faire. Pour une petite statue, il leur faut à peu près une semaine de travail. Mais lorsqu’il s’agit de faire quelque chose d’imposant, plusieurs mois peuvent être nécessaires. Et comme il se doit, c’est la touche finale qui requiert le plus d’attention, comme nous l’explique Dao Trong Diêm.

«Après avoir taillé la statue, il faut la polir avant de la vernir», nous indique-t-il. «Il faut appliquer une bonne dizaine de couches de vernis et ce n’est qu’après qu’on peut éventuellement rajouter de la dorure. En général, faire une statue prend beaucoup de temps. En tout cas ici, dans mon village où on travaille pour des maisons communales, des pagodes et même des vestiges historiques comme la pagode au Pilier unique, la pagode Bai Dinh ou encore la pagode Keo.»

Les statues peuvent être dorées ou argentées: dans ce domaine, c’est le client-roi qui décide… Ce qui n’empêchent pas les artisans de donner quelques conseils éclairés, le cas échéant.

Vu Lang: quand la statuaire cultuelle devient une industrie florissante   - ảnh 3 Photo Ngọc Anh/VOV5

Cela étant, les sculpteurs de Vu Lang ne font pas que des statues. Ils font en fait toutes sortes d’objets de culte.

«Oui, c’est vrai que Vu Lang, c’est vraiment ‘le’ village des statues en bois, en tout cas dans le Nord du Vietnam», estime Nguyên Tuân Tâm, un autre sculpteur. «Mais on y fait aussi des panneaux transversaux, des portes d’entrée, des objets de culte et des meubles qui vont dans les pagodes et les maisons communales. Et vous savez, les produits de Vu Lang, on les trouve non seulement au Vietnam, mais aussi à l’étranger. Eh oui! Je sais par exemple qu’il y en a en Ukraine et en République Tchèque!»     

Comme quoi, la statuaire cultuelle peut devenir une industrie florissante, pour peu que l’on sache la concevoir et la développer comme telle, ce qui est manifestement le cas à Vu Lang où il est prévu d’installer une zone artisanale, non seulement pour rassembler tous les acteurs du secteur, mais aussi pour limiter la pollution. Les sculptures de Vu Lang s’exporte déjà vers la Thaïlande, la Chine et Taïwan… Gageons qu’elles ne s’arrêteront pas en si bon chemin!  

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