2018 : le Golfe toujours dans la tourmente

(VOVWORLD) - Jamais depuis la création du Conseil de coopération du Golfe en 1981, un tel séisme diplomatique ne s’était produit. Déclenchée en juin 2017, la crise du Golfe ne montre aucun signe d’essoufflement.
Le 5 juin 2017, deux semaines après le passage à Ryad du président américain Donald Trump, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et l'Égypte rompaient brutalement tous leurs liens avec le Qatar qu’ils accusent de soutenir le terrorisme. 

Les mesures drastiques imposées au Qatar, notamment la fermeture de sa seule frontière terrestre avec l'Arabie saoudite, et l'arrêt de toutes les liaisons aériennes et maritimes, auraient pu faire croire que la crise serait brève et que le Qatar, isolé, céderait à la pression. Il n'en a rien été. Doha rejette en bloc les accusations, affirmant que ses adversaires cherchent à interférer dans sa politique étrangère. 

Les vraies raisons de la crise

D’après les analystes, le présumé « soutien aux terroristes » invoqué par les pays du Golfe pour isoler Doha ne serait qu’un prétexte. Les vraies raisons de ce brutal isolement diplomatique sont diverses. Pour Ryad et ses alliés, ce serait une façon de protester contre le soutien présumé de Doha aux Frères musulmans, mais surtout contre son rapprochement avec Téhéran, le puissant rival de l’Arabie saoudite dans la région. Mais le Qatar est aussi critiqué pour sa prétendue complaisance avec des groupes chiites.

Mal contrôlé, ce conflit risque en tout cas d’affecter la stabilité de la région et de freiner sa croissance.

Aucune solution en vue

Face à cette escalade, les efforts diplomatiques se sont multipliés pour désamorcer la crise. Mais force est de reconnaître que rien n’est acquis. Si, au début de la crise, les parties en présence semblaient tout de même désireuses de régler le conflit, les divergences ont rapidement pris le dessus et désormais, l’heure est aux achats d’armements…    

Le sommet du Conseil de coopération du Golfe était considéré comme une chance de sortir de l’impasse. Encore eût-il fallu que les protagonistes de la crise daignassent en convenir. Si l'émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani a bel et bien répondu présent lors de cet évènement annuel, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Bahreïn ont quant à eux envoyé des ministres des Affaires étrangères ou des vice-Premier ministres. Conséquence: aucune solution n’a pu être envisagée, ce qui devrait pousser Doha à chercher du soutien en dehors du Conseil de coopération du Golfe.

Tous les efforts déployés en 2017 pour désamorcer la crise se sont soldés par un échec. Les analystes estiment que le Golfe pourrait dès lors s’enfoncer durablement dans la tourmente, en 2018, voire au-delà.

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