La paix en Colombie : un rêve interrompu

(VOVworld) - Contre tous les pronostics, le non à l’accord de paix signé le 26 septembre entre le gouvernement et les FARC a gagné le référendum du dimanche 2 octobre en Colombie. Appelés aux urnes, les Colombiens ont refusé de valider le texte qui devait mettre fin à 52 ans de conflits armés. Mais, au lendemain du rejet, des signes positifs ont été enregistrés permettant de sauver la paix dans ce pays d’Amérique du sud.

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Par une courte majorité de 50,2 %, le « non » a emporté le référendum du dimanche 2 octobre contre 49,7% pour le « oui ».  Négocié pendant quatre ans à La Havane, à Cuba, le document avait été paraphé six jours plus tôt, à Carthagène des Indes, par le président Juan Manuel Santos et le chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Pour Humberto de la Calle, négociateur en chef du gouvernement colombien, même si cet accord est imparfait, il permettrait de mettre fin à un conflit long d’un demi-siècle et de recouvrer la paix en Colombie.

Résultat imprévisible

Les derniers sondages, réalisés avant le référendum donnaient un large avantage au « Oui ». Selon l’institut Datexco, 55 % des personnes interrogées se disaient prêtes à voter pour et 36,6 % contre. L’institut Ipsos Napoleon Franco, donnait 66 % au « Oui » et 34 % au « Non ». Mais à la surprise générale, les Colombiens ont choisi de rejeter l’accord de paix avec les FARC. Le président Juan Manuel Santos a avoué que son gouvernement n’avait pas même envisagé un plan B en cas d'échec, certain que le « oui » l'emporterait.

Alors pourquoi ce résultat ? Les opposants à l'accord ont jugé le texte trop favorable aux rebelles. En échange d'un dépôt des armes, l'accord prévoyait un retour à la vie civile des rebelles, l'autorisation de former un parti politique et l'exemption de peines de prison. Les FARC avaient aussi le droit de se présenter aux élections présidentielles et législatives fixées en 2018. Toutes ces conditions étaient parfaitement inacceptables pour les militants du Non qui rappellent que la guérrilla a causé plus de 260 mille morts, que 45 mille personnes sont portées disparues et que 6,9 millions de personnes ont été déplacées.

Efforts déployés pour sauver la paix

Au lendemain du référendum, le chef de l’Etat colombien a déclaré à la télévision qu’il poursuivrait ses efforts pour avancer le processus de paix. "Je ne vais pas abandonner, je vais continuer à rechercher la paix jusqu'au dernier jour de mon mandat, pour laisser à nos enfants un pays meilleur » a-t-il déclaré. Juan Manuel Santos a demandé au négociateur en chef Humberto de la Calle et au haut-commissaire pour la paix Segio Jaramillo de revenir à la Havane pour rencontrer les représentants des FARC. De son côté, le chef de la guérilla Timoleon Jiménez, plus connu sous son nom de guerre Timochenko, s’est déclaré prêt à « rectifier » l’accord de paix avec le gouvernement. Il a promis de respecter le cessez-le-feu signé, un geste pour montrer que la guérilla veut avancer dans les négociations avec le gouvernement pour parvenir à un accord de paix définitif.

Cette bonne volonté bilatérale a été accueillie favorablement par le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. Il a affirmé sa volonté de poursuivre le processus de paix en Colombie et d'oeuvrer avec les autres pays d’Amérique du Sud pour  la paix dans ce pays. Il a annoncé lundi à Genève avoir décidé d'envoyer en urgence un émissaire spécial à La Havane, le Français Jean Arnault, pour poursuivre ses consultations. Les autres pays d’Amérique du Sud à savoir l’Argentine, le Vénézuéla ou encore l’Equateur ont aussi confirmé leur soutien aux négociations de paix entre le gouvernement colombien et les FARC.

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