L’accord historique Israël-Émirats arabe unis et ses impacts géopolitiques au Moyen-Orient

(VOVWORLD) - Les Émirats arabes unis et Israël ont décidé le 13 août de normaliser leurs relations. Scellé sous l’égide des États-Unis, cet accord fait des Émirats arabes unis le troisième pays arabe à reconnaître officiellement l’État d’Israël après l’Égypte, en 1979 et la Jordanie, en 1994. Alors que plusieurs pays ont salué cet accord, d’autres estiment à l’inverse qu’il s’agit d’une trahison pouvant menacer l’équilibre géopolitique au Moyen-Orient.

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Le président Donald Trump annonce la normalisation des relations Israël - Émirats arabes unis, le 13 août. Photo : Whitehouse.gov

Des espoirs...

La Russie, l’Allemagne, le Japon, l’Égypte, Barheïn et Oman se sont félicités de cet accord. Le 14 août, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a affirmé que cette  nouvelle alliance était une contribution importante à la paix dans la région. Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a estimé pour sa part qu’il s’agissait d’une étape historique vers la paix au Moyen-Orient. Le premier vice-président de la commission des affaires étrangères du Conseil fédéral russe, Vladimir Dzhabarov, a quant à lui considéré que cet accord contribuerait à stabiliser la région du Moyen-Orient plongée depuis des décennies dans le chaos.

Les Nations unies ont manifesté leur soutien par la voix de leur secrétaire général, Antonio Guterres.

Les optimistes prévoient que cette normalisation pourrait ouvrir la porte à des accords de paix avec d’autres pays arabes.

… et des changements imprévisibles

A l’inverse, les détracteurs estiment que le rapprochement avec Israël est une trahison et ne peut que nuire au processus de paix au Moyen-Orient.

Le porte-parole de l’Autorité palestinienne, Nabil Abu Rudeineh, a qualifié cet accord de «trahison» et appelé les pays arabes à «ne pas suivre l'exemple émirati» et à ne pas céder à la «pression américaine».

L’Iran n’a pas hésité à évoquer une «stupidité stratégique» en mettant en garde les Emirats contre l’ingérence d’Israël dans les «équations politiques» de la région du golfe Persique.

Le Corps des Gardiens de la révolution islamique croit que cet accord renforcera l’influence de Washington dans la région.

Pour les analystes, les réactions de l’Iran sont compréhensibles. En effet, pour Téhéran, cet accord de paix est la résultante des efforts déployés par les États-Unis pour isoler l’Iran.

Pour le ministère turc des Affaires étrangères, cet accord pourrait mettre à néant le Plan de Paix Arabe de 2002, préparé par la Ligue Arabe et soutenu par l’Organisation de la Coopération Islamique.

Force est de constater que cet accord ne suffira pas à rétablir la stabilité au Moyen-Orient, où l’avenir du jeu géopolitique demeure plus que jamais incertain.

                                                                                                           

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