Les États-Unis sous haute tension avant l’investiture de Joe Biden

(VOVWORLD) - À près d’une semaine de l’investiture du président élu Joe Biden, les tensions sont montées d’un cran aux États-Unis. La Chambre des représentants a voté le 13 janvier l'acte d'accusation du président Donald Trump pour «incitation à l'insurrection» lors de l'assaut du Capitole du 6 janvier.
Les États-Unis sous haute tension avant l’investiture de Joe Biden  - ảnh 1La Chambre des représentants (Photo: C-span)

Donald Trump est ainsi devenu le premier président américain au pouvoir à faire l'objet de deux procédures de destitution au cours d’un seul mandat.

Une dernière semaine au pouvoir sous pression

La première procédure de destitution avait été adoptée par les Démocrates en 2019. Ces derniers reprochaient alors à Donald Trump d’avoir demandé à l’Ukraine d’enquêter sur Joe Biden, lequel faisait à l’époque figure d’adversaire potentiel à la présidentielle de 2020, et d’avoir au même moment gelé une aide militaire cruciale pour ce pays. Mais le Sénat américain, à majorité républicaine, l’avait acquitté. 52 des 100 sénateurs, tous les élus républicains sauf un, Mitt Romney en l’occurrence, avaient estimé que le président des États-Unis ne s’était pas rendu coupable d’un abus de pouvoir. Il aurait de toutes façons fallu une majorité des deux tiers (67 sièges sur 100) pour qu’il fût déclaré coupable. Pour cette deuxième procédure, dix élus républicains se sont d’ores et déjà prononcés en faveur de cette inculpation. 

Auparavant, les Démocrates avaient demandé en urgence au vice-président Mike Pence d’activer le 25e amendement de la Constitution pour démettre Donald Trump de ses fonctions. Ce 25e amendement autorise le vice-président et une majorité du cabinet à déclarer le président «inapte» à exercer ses fonctions. Mais Mike Pence a refusé de l’invoquer, et s’en est expliqué dans une lettre adressée à la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi: «Un tel acte n’est pas dans l’intérêt de notre nation», a-t-il écrit.

D’après Kevin McCarthy, l’un des chefs de file des Républicains au Congrès citant les détails d’une conversation téléphonique qu’il a eue avec lui, Donald Trump aurait reconnu qu’il portait une «part de responsabilité» dans l’assaut mené le 6 janvier sur le Capitole par des milliers de ses partisans. Pour rappel, plusieurs milliers de partisans de Donald Trump ont pénétré de force au Capitole, contraignant les parlementaires qui certifiaient la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle de novembre à se cacher. Cinq personnes ont péri dans les heurts.

Donald Trump risque-t-il vraiment d'être destitué?

Les États-Unis sous haute tension avant l’investiture de Joe Biden  - ảnh 2Le vice-président Mike Pence (Photo: CNN)

Si la deuxième procédure de destitution est un coup dur pour le président sortant à quelques jours de la fin de son mandat, il est peu probable que le texte soit adopté par le Sénat américain. Il faudrait que deux tiers des cent sénateurs jugent le président coupable. Or, à l’heure actuelle, les Républicains détiennent cinquante-trois sièges, les Démocrates quarante-sept seulement. Même s’il est acquis que les rapports de force vont évoluer vers un 50-50 dès le 20 janvier, il faudrait qu’au moins 17 sénateurs républicains approuvent ce projet de destitution. Certains y songent, et non des moindres puisque Mitch McConnell, sénateur du Kentucky et chef de file des Républicains à la chambre haute, a fait savoir qu’il l’envisageait. Ce qui est clair, en tout cas, c’est que si procès il y a, celui-ci devrait se tenir après l’investiture de Joe Biden, le 20 janvier. «Il n'y a tout simplement aucune chance de pouvoir conclure un procès de manière sérieuse et équitable avant la prestation de serment du président élu», a fait observer Mitch McConnell. Il est donc hautement improbable que Donald Trump soit destitué avant la fin de son mandat, mais les sénateurs pourraient tout de même voter en faveur de l'impeachment, ne serait-ce que pour souligner la gravité des faits.

De l’avis des analystes, même si Donald Trump est acquitté encore une fois par le Sénat, le simple fait d’avoir subi une seconde procédure pourrait lui interdire une nouvelle candidature en 2024. 

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