L’Europe peine à faire face à la crise migratoire

(VOVworld) - Le sommet Union européenne-Afrique qui s’est ouvert ce jeudi à La Valette, à Malte, sera bien entendu dominé par la crise migratoire, une crise migratoire à laquelle le vieux continent peine à faire face.

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Le sommet Union européenne-Afrique qui s’est ouvert ce jeudi à La Valette, à Malte

Ce sommet maltais n’arrive pas vraiment à point nommé pour les 28 qui semblent submergés par cette vague de migrants venue d’Afrique et du Moyen-Orient. Les quotas de répartition décidés à Bruxelles n’auront pas eu l’effet escompté: contestés aussitôt après leur publication, ils n’apportent pas la solution tant attendue. Quant à l’aide aux migrant, elle arrive au compte-goutte: 500 millions d’euros, à ce jour, sur les 2 milliards 800 millions réclamés par les organisations internationales et les fonds d’assistance.

Les flux migratoires, eux, ne cessent d’augmenter. Selon les chiffres de l’agence de contrôle des frontières de l’Union européenne, depuis le début de l’année, plus de 900 mille personnes ont migré en Europe, soit 5 fois plus qu’en 2014.

Des divergences

En septembre, les 28 pays membres de l’Union européenne étaient parvenus à un accord sur la répartition des migrants. Mais force est de constater que les engagements pris restent lettres mortes.  

Les réunions ont beau se multiplier, et la situation devenir chaque jour de plus en plus tendue, l’Union européenne reste profondément divisée sur la réponse à apporter à cette crise migratoire sans précédent. Il faut dire en outre que si les pays du Sud se disent prêts à accueillir des migrants, ceux-ci se dirigent massivement vers des pays plus riches, des pays dotés de systèmes de sécurité sociale attractifs et généreux en termes d’allocations. L’Allemagne est ainsi devenue une destination de prédilection, de même d’ailleurs que certains pays d’Europe centrale et d’Europe du Nord.    

Ces dernières semaines, des milliers de migrants ont ainsi cherché à tout prix à traverser les pays du Sud-Est de l’Europe pour remonter au Nord. Rien qu’en septembre dernier, 250 mille personnes ont migré via les Balkans. Surchargée, la Hongrie a fermé sa frontière avec la Serbie pour empêcher les flux migratoires. Les migrants ont alors tenté d’entrer en Croatie, ou de traverser la Slovénie pour rejoindre l’Autriche, l’Allemagne et   les pays d’Europe du Nord. Face à cette situation, l’Union européenne a dû convoquer une réunion d’urgence pour resserrer l’étau frontalier au niveau des Balkans. Mais les divergences persistent. Victime collatérale de la fermeture par la Hongrie de sa frontière avec la Serbie et la Croatie, la Slovénie a demandé davantage d’aides. Quant à la Hongrie, elle reste fermement déterminée à empêcher le passage des migrants. Elle accuse les Etats Shengen de ne pas honorer leurs engagements en matière de migrations. En principe, les migrants auraient dû en effet être contraints de déposer une demande d’asile dans le premier pays européen où ils ont mis pied. Or, ils ne l’ont pas fait d’où cette difficulté à contrôler cet exode massif vers le Nord.         

Aucune réponse claire

Il est clair qu’actuellement, les pays européens n’ont aucune réponse claire à apporter à cette crise migratoire. Les différences de niveaux économiques qui sont les leurs créent forcément des divergences.   

La plupart des pays qui rechignent à accueillir des migrants sont des pays en proie à des difficultés socio-économiques, ou à des tensions d’ordre culturelles ou religieuses. Il faut savoir en effet que pour la plupart d’entre eux, les migrants sont des musulmans venus de Syrie et d’Afrique. C’est justement là que le bât blesse: les Européens ne sont pas disposés à voir s’installer chez eux des musulmans en si grand nombre. Actuellement, c’est l’Allemagne qui accueille le plus grand nombre de migrants: plus d’un demi-million de personnes depuis le début de l’année. Mais les Allemands commencent à se sentir menacés dans leur sécurité. En témoigne la crédibilité de la chancelière Angela Merkel, qui est en chute libre d’après les récents sondages.

Difficile, dans un tel contexte, d’imaginer que ce sommet Union européenne-Afrique puisse apporter une esquisse de solution à cette crise migratoire sans précédent. En attendant, les flux ne tarissent pas, et de migratoire qu’elle est, la crise pourrait vite devenir humanitaire, notamment avec l’arrivée de l’hiver.

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