L’Iran entend renouer avec la communauté internationale

(VOVworld) -  C'est une première depuis l'entrée en vigueur de l'accord et la levée d'une grande partie des sanctions économiques internationales : un premier chargement de quatre millions de barils de pétrole iranien a pris le chemin de l’Europe... Il faut dire que Téhéran entend profiter de l’accord conclu en juillet dernier avec les grandes puissances pour relancer une économie en berne.   

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Photo: Internet

Sur ces quatre millions de barils exportés, deux ont été achetés par la société française Total et les deux autres par des sociétés russes et espagnoles. Rappelons que l'Iran avait dû cesser ses exportations de pétrole vers l'Europe en juillet 2012, suite au renforcement des sanctions qui lui avaient alors été imposées par l'Union européenne et les Etats-Unis.

2 millions de barils de pétrole brut exportés chaque jour

Aussitôt les sanctions levées, l’iran a annoncé une augmentation de sa production pétrolière : plus 500 000 barils par jour. Téhéran devrait ainsi exporter 1,5 million de barils par jour de pétrole brut d'ici le nouvel an iranien, qui tombe le 20 mars cette année, et passer à 2 millions de barils dès le prochain exercice fiscal. L’Iran exportera alors 300 mille barils vers l’Europe et 200 mille barils vers l’Asie, et ce, quotidiennement. 

Le tourisme, un autre secteur de pointe

L’Iran prévoit une croissance économique annuelle de 8%, à laquelle devrait s’ajouter de 30 à 50 milliards de dollars d’investissements directs étrangers. C’est en tout cas ce qu’a annoncé la semaine dernière le président iranien Hassan Rohani, qui a été clair sur le fait que Téhéran entendait bien saisir la main qui lui a été tendue pour rattraper son retard et renouer avec une dynamique de développement.   

Outre le pétrole, Téhéran mise aussi sur le tourisme. Le pays envisage en effet d’attirer 20 millions de touristes par an d’ici 10 ans, et de multiplier par cinq ses revenus en devises, lesquels pourraient atteindre plus de 30 milliards de dollars en 2025.  Pour ce faire, de nombreuses mesures ont été prises. Les citoyens de 180 pays peuvent désormais obtenir un visa aéroportuaire pour se rendre en Iran, valable 30 jours au lieu de 14, comme c’était le cas jusqu’à présent. Mais l’Iran a également décidé de dispenser de visa les ressortissants de 7 pays. Les citoyens de la Turquie, du Liban, de l’Azerbaïdjan, de la Géorgie, de la Bolivie, de l’Egypte et de la Syrie pourront ainsi rester dans le pays pour des durées pouvant aller de 15 à 90 jours, sans visa. Dernier point : Téhéran a annoncé l’achat de plusieurs centaines d’avions au cours de la prochaine décennie. Coût de l’opération : 20 milliards de dollars.  

Un nouvel essor économique en vue

Pour soutenir sa croissance, l’Iran doit recourir aux capitaux étrangers. Selon les économistes, Téhéran pourrait devenir un marché prometteur, d’autant plus que l’économie chinoise ralentit et que d’autres économies émergentes ont du mal à se relever de la crise financière mondiale. Forte de sa population de 80 millions d’habitants, dont les trois cinquièmes ont moins de 30 ans, l’Iran devrait rapidement attirer les investisseurs européens et américains. D’ores-et-déjà, de grands groupes allemands, suisses, britanniques, espagnols et français se sont dits prêts à investir en Iran.

C’est une véritable bouffée d’oxygène que la levée des sanctions aura apportée à l’Iran. Mieux encore, la communauté internationale a renoué avec Téhéran. En témoignent la visite du président chinois Xi Jinping en Iran et la récente tournée européenne du président Hassan Rohani, tournée qui aura eu pour effet de faire savoir au monde entier que l’Iran avait pleinement réintégré le concert des nations.   

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