Nations Unies: une difficile réforme

(VOVworld)- Il y a 68 ans jour pour jour, naissait la plus grande organisation planétaire: les Nations Unies! Son mot d’ordre: empêcher la guerre et les conflits, maintenir la paix et la sécurité. Actuellement, les Nations Unies doivent faire face à une crise de confiance. Face aux évolutions rapides et complexes du monde, l’organisation risque en effet de se retrouver marginalisée, à moins qu’elle ne trouve en elle les ressources pour se réformer en profondeur.

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Des problématiques nées de la réalité

Il est incontestable que depuis sa création, l’Organisation des Nations Unies a joué un rôle crucial pour le maintien de la paix et de la sécurité. En 68 ans, elle aura permis d’éviter-parfois de justesse-qu’une 3ème guerre mondiale n’éclate, d’empêcher beaucoup de conflits ou de génocides, d’accélérer le processus de décolonisation et de faire de certains territoires placés sous tutelle des nations indépendantes.

Mais force est de constater que les Nations Unies peinent actuellement à répondre aux nouvelles exigences nées de la mondialisation galopante et du déséquilibre engendré par l’influence parfois démesurée des grandes puissances. Et pendant ce temps, le terrorisme continue de sévir sans qu’aucune mesure efficace ne vienne s’y opposer. Même constat pour le nucléaire, à cela s’ajoute les difficultés de terrain rencontrées tant par les programmes d’aides humanitaires que par les forces de maintien de la paix: autant de facteurs qui ternissent le prestige de l’organisation.

Récemment, l’Arabie Saoudite a refusé de siéger en tant que membre permanent au conseil de sécurité de l’organisation des Nations Unies, infligeant ainsi à cette dernière un véritable camouflet. Par ce refus cinglant, Ryad entend dénoncer la lenteur avec laquelle les Nations Unies adoptent des résolutions pourtant pressantes, comme cela a été le cas avec la Syrie. Il aura en effet fallu attendre le 27 septembre pour qu’une résolution exigeant de Damas la destruction de son stock d’armes chimiques soit adoptée, soit deux ans après le début du conflit. Les coupables? La Russie et la Chine, mais surtout ce droit de véto dont elles usent… et abusent. Ce refus saoudien, s’il ne laisse pas de surprendre, est perçu par beaucoup comme un signe de défiance vis-à-vis de ce qui reste à l’heure actuelle la grande organisation multilatérale.

Réforme?

En 68 ans, les Nations Unies auront procédé à 3 réformes. Cependant, celles-ci ne visaient qu’à augmenter le nombre de pays membres dans certains organes onusiens, dont le conseil de sécurité et le conseil socio-économique. Cela étant, depuis le début des années 90, l’organisation envisage une réforme intégrale axée sur une remise à plat de sa structure, sur une réorganisation de son sécrétariat et du mode de fonctionnement de celui-ci, mais aussi sur la mise en avant des objectifs du millénaire pour le développement. Mais actuellement, tout semble piétiner, eu égard à des facteurs juridiques contraignants, à commencer par la charte onusienne qui précise le rôle, et à fortiori ce fameux droit de véto des membres permanents du conseil de sécurité. Il faut savoir qu’à ce jour, aucune réforme n’est envisageable sans l’aval des 5 membres permanents du conseil de sécurité, et que comme ceux-ci disposent tous d’un droit de véto qui leur permet de bloquer n’importe quelle résolution, l’impasse juridique est garantie! A tout cela, s’ajoute l’émergence d’intérêts régionaux, parfois contradictoires, qui ne font qu’envenimer la situation et rendre les projets de réforme plus flous.   

Pour que l’organisation des Nations Unies soit ce qu’elle a toujours eu l’ambition d’être, il faut qu’elle soit composée de nations-elle l’est-, mais il faut aussi que celles-ci acceptent de s’unir pour l’intérêt de tous… Et c’est justement là que le bât blesse. Quant à la réforme...

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