Nouvelle attaque américaine contre l’Iran

(VOVWORLD) - Le 8 avril dernier, le président américain Donald Trump a officiellement placé les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran, sur la liste des « organisations terroristes étrangères » des États-Unis. Cet acte sans précédent marque le début d’un durcissement des sanctions à l’encontre de la république islamique et accentue les tensions dans la région.
Nouvelle attaque américaine contre l’Iran - ảnh 1Photo d'illustration

Fondé en 1979, juste après la Révolution islamique, le corps des Gardiens de la Révolution est de fait une puissance militaire, politique et économique majeure en Iran.

Vers un élargissement des sanctions économiques…

En qualifiant cette force d’organisation terroriste, l’administration américaine se donne le droit d’imposer des sanctions aussi draconiennes qu’elle le souhaite. Elle en a déjà appliqué à l’encontre de plusieurs entités des Gardiens de la Révolution et de certaines organisations qui leur sont associées, qu’elle accuse de soutien au terrorisme ou de violation des droits de l’Homme.

Avec cette nouvelle décision, le président Trump veut lancer un message clair aux pays et organisations qui font des affaires avec les Gardiens iraniens : ils seront considérés comme des bailleurs de fonds du terrorisme. Son secrétaire d’État Mike Pompeo a d’ailleurs adressé une sévère mise en garde à l’ensemble des banques et des entreprises contre toute tentative de poursuite des transactions avec l’armée idéologique de Téhéran. Mercredi 10 avril, devant le Sénat, il a annoncé que Washington accentuerait la pression jusqu’à ce que l’Iran change de comportement.

… aux conséquences incertaines

Les Gardiens de la Révolution islamique jouent un rôle essentiel dans l’économie iranienne et entretiennent des relations étroites avec des individus et des organisations à l’étranger. Attaquer cette force signifie compromettre les liens économiques et diplomatiques entre l’Iran et le monde extérieur. Mais Téhéran ne restera certainement pas les bras croisés, et les musulmans chiites au Moyen-Orient, qui lui sont idéologiquement proches, non plus. Les tensions dans la région s’accentueront, et même les troupes et les diplomates américains qui y sont installés en pâtiront. La raison est toute simple : leur travail nécessite la collaboration des gouvernements qui sont étroitement liés à l’Iran, sinon la collaboration de l’Iran lui-même.

Aux États-Unis, la décision du président Trump ne fait pas l’unanimité. Loin s’en faut. Le Pentagone et les services de renseignement ont émis des craintes quant à d’éventuelles réactions violentes pouvant viser les forces américaines au Moyen-Orient, et des doutes quant à l’efficacité des sanctions contre l’économie iranienne. La réalité semble leur avoir donné raison. Plusieurs groupes palestiniens et irakiens qui se revendiquent résistants ont d’ores et déjà condamné la décision américaine et prévenu que celle-ci n’aurait aucun effet sur eux. Le président iranien a pour sa part rappelé que le corps des Gardiens de la Révolution islamique avait toujours depuis sa création lutté contre le terrorisme. Hassan Rohani s’est même déclaré convaincu qu’en agissant ainsi, Washington ne faisait que renforcer l’attachement du peuple iranien à cette force. L’Iran ne permettra pas que les sanctions américaines freinent ou retardent son développement scientifique et militaire, a-t-il déclaré.

Les sanctions visant les Gardiens de la Révolution islamique entreront en vigueur au début de la semaine prochaine, à peine un an après le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien, qui, rappelons-le, n’a pas fait fléchir Téhéran. Ces sanctions pourront-elles faire la différence ? L’avenir nous le dira. 

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