Stopper Ebola : une mission épineuse

(VOVworld) - Sept mois après la détection du premier cas de contamination en Guinée, le virus Ebola continue inexorablement sa progresion. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le cap des 4.000 morts a été franchi et aucun vaccin homologué n’a encore été découvert. Le monde semble perdre la bataille contre la pire pandémie de l’histoire car la réponse internationale est, pour le moment, inefficace.

 

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La maladie se propage par contact direct avec les liquides biologiques ou les sécrétions des personnes infectées par le virus. Le premier patient a été détecté en mars dernier en Guinée. L’épidémie s'est étendu très rapidement au Liberia et à la Sierra Leone puis, dans une moindre mesure, au Nigeria, en Espagne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Le Libéria est identifié comme l’endroit le plus mortel puisque l’on y recense 50% des décès à travers le monde. L'OMS vient de lancer une nouvelle alerte contre l'épidémie : 20.000 personnes pourraient être infectées en novembre et des "milliers" pourraient en mourir chaque semaine.

Ebola menace l’économie de tous les Etats

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L'épidémie d'Ebola menace les progrès de développement durement acquis. Aucun pays, aucune organisation ne peut combattre Ebola tout seul. La crise nécessite une mobilisation collective à l'intérieur et à l'extérieur des pays touchés. C’est ce qu’a déclaré Jan Eliasson, secrétaire général adjoint de l'ONU.

La Banque mondiale craint un désastre économique pour toute l’Afrique de l’Ouest. Le coût pourrait culminer à 33 milliards de dollars pour 2014 et 2015. Le Fonds monétaire international a décidé de baisser sa prévision de la croissance du PIB du Libéria de 5,9 à 2,5%. Le  gouvernement sierra-léonais a annoncé que l’impact d’Ebola à la fin de l’année 2015 coûtera 8,9% de son PIB. L’exploitation minière, la principale activité de la Sierra Leone est très lourdement affectée compte tenu de ce que les ouvriers ont choisi de rester chez eux, de peur d’une éventuelle contagion du virus.  

La Côte d’Ivoire et le Sénégal ont été forcés de fermer leurs frontières pour prévenir la contagion et les échanges commerciaux ont, de ce fait, étaient fortement ralentis. Les prix des produits de première nécessité ont augmenté de 10 et 15%. La peur d’Ebola a contaminé aussi l’Inde qui a décidé d’annuler le sommet Inde-Afrique, prévu initialement en décembre à New Delhi.

Les impacts économiques risquent de dépasser le seul cadre de l’Afrique de l’Ouest  puisque des cas d’Ebola ont été détectés aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Espagne. C’est la raison pour laquelle la fièvre hémorragique a été introduite à l’ordre du jour, la semaine dernière, de la Conférence annuelle du FMI et de la Banque mondiale.

Une coopération mondiale s’impose

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Ce virus mortel est en train d’éradiquer l’homme, a estimé Anthony Banbury, chef de de la Mission des Nations unies pour la lutte contre Ebola (UNMEER). Selon l’ONU, la lutte contre ce fléau nécessiterait un budget d’un milliard de dollars et le président de l'Assemblée générale de l’ONU, Sam Kutesa, a mobilisé les Etats membres pour multiplier les efforts notamment financiers.

Compte tenu des avertissements émis par  l’ONU, chaque pays s’apprête à renforcer ses dispositifs de prévention. Les ministres de la Santé de l'Union européenne tiendront jeudi à Bruxelles une réunion extraordinaire consacrée à la fièvre Ebola et aux précautions à prendre pour éviter que l'épidémie ne s'étende davantage. L’OMS ne cesse de presser les pays d’Asie-Pacifique de mieux protéger leurs habitants contre l’épidémie.

Le ministère de la Santé vietnamien a mis en place un plan de prévention et mené des exercices de simulation à Hanoï et à Ho Chi Minh-ville. Un bureau de réaction d’urgence a été créé avec l’aide de l’OMS et du Centre américain de prévention et de contrôle des maladies.

Parallèlement aux engagements financiers, le Etats intensifient leurs recherches pour obtenir un  vaccin homologué contre le virus Ebola. La Russie devrait être en mesure de produire trois vaccins d’ici à six mois, a assuré la ministre russe de la Santé, Veronika Skvortsova. L’un est déjà prêt pour un essai clinique, a-t-elle ajouté, précisant qu’il avait été créé à partir d’une souche inactive du virus. Le vaccin expérimental canadien devrait, quant à lui, être testé sur des volontaires. Les résultats des essais devraient être finalisés en décembre.

La solidarité et la détermination sont indispensables pour lutter contre le virus Ebola, cette mission s’avère autant épineuse que périlleuse.

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