Syrie: Après les frappes, une solution de paix ?

(VOVWORLD) - Les frappes américaines, françaises et britanniques en Syrie en réponse à l'utilisation présumée d'armes chimiques par le régime de Bachar el-Assad a suscité une vive réaction de la communauté internationale. Pour de nombreux pays, l’attaque contre un Etat souverain constitue une violation du droit international et va à l'encontre de la Charte des Nations Unies. Après les frappes, un intense ballet diplomatique se déroule afin de trouver une solution politique au conflit syrien.

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Un centre de recherche soupçonnés d’héberger le programme chimique du régime syrien après les frappes - Photo EPA

Une coalition militaire regroupant les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni a mené dans la nuit de vendredi à samedi une série de frappes contre des sites militaires et un centre de recherche soupçonnés d’héberger le programme chimique du régime syrien, à Damas et près de Homs. Ces raids d’une courte durée n’ont pas provoqué de lourdes pertes humaines et matérielles mais ont suscité de vives réactions ces derniers jours.

L’intervention militaire n’est pas une solution

De nombreux pays ont condamné ces frappes affirmant qu’elles constituaient un défi au droit international car les Etats-Unis et leurs alliés ont mené cette action militaire contre la Syrie sans aucune preuve et avant même les conclusions de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) sur l’attaque chimique présumée dans l'ultime bastion rebelle de la Ghouta orientale.

Les Américains sont descendus dans la rue à Washington, à New York, à Los Angeles et à Portland pour protester contre les raids aériens dirigés par l’administration de Donald Trump contre la Syrie.

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence mais aucune résolution n’a été adoptée. « J’appelle les Etats membres à faire preuve de retenue dans ces dangereuses circonstances et à éviter toute action qui pourrait conduire à une escalade et à aggraver la souffrance du peuple syrien », a déclaré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dans un communiqué.

L’efficacité de ces bombardements est controversée. Moscou a affirmé que la plupart des missiles tirés dans la nuit du 13 au 14 avril par les forces américaines, françaises et britanniques avaient été interceptés par la défense anti-aérienne syrienne alors que Washington et Paris ont assuré que toutes les cibles visées avaient été touchées.

Efficace ou pas, attaquer un pays souverain qui a tenté pendant de nombreuses années de survivre dans la tourmente d’agressions terroristes  et alors que les probabilités d’une paix se profilaient, n’est pas justifiable.

Syrie: Après les frappes, une solution de paix ? - ảnh 2Les Américains sont descendus dans la rue à Washington, à New York, à Los Angeles et à Portland pour protester contre les raids aériens - Photo sggp

Un dialogue est nécessaire

Après les frappes, les efforts diplomatiques se multiplient pour trouver une solution politique à la crise syrienne. Réunis lundi à Luxembourg pour discuter de l’initiative française sur la Syrie, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont souligné que l'élan de la situation actuelle doit être utilisé pour revigorer le processus visant à mettre fin au conflit syrien. L’initiative de Paris sur les volets politique, chimique et humanitaire en Syrie, pour assurer la protection des populations civiles et pour que ce pays retrouve enfin la paix, a également été présentée lundi au conseil de sécurité de l’ONU à New York. Paris souhaite «travailler sérieusement» avec la Russie pour parvenir à «une solution politique», a souligné l’Elysée.

Même volonté pour l’Autriche qui s’est déclarée prête à jouer le rôle de médiateur et à accueillir les dialogues de paix pour la Syrie.

De l’avis des observateurs, les bombardements occidentaux en Syrie pourraient provoquer une escalade militaire au Moyen-Orient. Il est nécessaire que les parties concernées reviennent à la table de négociation pour trouver une solution pacifique au conflit syrien sur la base de la Charte de l’ONU et du droit international. 


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